Par Olivier Perceval
« Après six ans de crises d’angoisse et de profonde dépression, Shanti De Corte, 23 ans, a été euthanasiée à sa demande, en raison de souffrances insupportables et inapaisables. Son cas est mis en lumière par la RTBF dans un reportage dans lequel la chaîne publique dénonce les manquements de l’État, des assurances et du corps médical dans le soutien aux victimes des attentats » rapporte le « courrier international ».
Sans doute que le corps médical, l’Etat et les assurances ont-ils d’autres préoccupations que d’assister les victimes psychologiques des attentats.
Elle souffrait si fort des conséquences de l’attentat à l’aéroport de Zaventem que sa vie même était devenue une souffrance. Seule l’euthanasie pouvait l’en délivrer. Elle a reçu dans cette démarche l’appui de sa famille, qui assistait depuis des années à son combat.” Précise le « Standaard »
La presse Européenne, un peu gênée, laisse quand même à penser dans son ensemble que cette triste fin, quoique bien regrettable, resta la solution ultime pour soulager les souffrances insupportables que subissait cette très jeune femme. Souffrances Insupportables pour la candidate au suicide, mais aussi un peu pour son entourage qui devait l’assister au quotidien et qui ne trouvait pas d’issue, pas la moindre lumière au fond de ce long tunnel de ténèbres.
Mais que nous offre le monde moderne quand nous sommes blessés au plus profond de notre âme ?
Que nous traînons cette déchirure profonde dans une société matérialiste qui a déserté toute forme d’espérance et qui ne peut nous offrir que le réconfort passager et abrutissant du médicament.
C’est là que se trouvent les limites de la résistance humaine, de cette humanité si prompte à redevenir poussière face à l’épreuve.
Voilà où mène le relativisme idéologique qui fait de l’êtrehumain encore en vie un rescapé entre l’avortement au terme de la grossesse et l’euthanasie pour détresse psychique à 23 ans.
La RTBF qui dénonce les manquements de l’État, des assurances et du corps médical, ne fait que pointer en réalité la déshumanisation d’une société qui pare au plus pressé,puisque comme l’indiquait récemment un adepte de la « servitude volontaire » sur les réseaux sociaux : « En Belgique c’est faisable, où est le problème ? »
Eh oui, c’est faisable en Belgique et même aux Pays-Bas, d’où on a vu (il y a quelques années) des personnes âgées déménager dare-dare à l’étranger, pour éviter d’être euthanasiés à la demande de leur propre famille héritière, car la loi permettait aux proches de faire constater l’absence de discernement de leurs vieux parents à charge et de décider pour eux quand il fallait en finir.
Quand on commence à considérer les biens portants comme capables de décider en conscience de la vie ou de la mort des malades, on a réalisé la synthèse des romans d’anticipation du « meilleurs des mondes » au « Soleil vert ». Et quand on ajoute parmi les malades, ceux atteints de pathologies psychologiques, on peut même les cueillir à la fleur de l’âge.
Ainsi va notre monde prométhéen, libéré, comme l’exprima dans sa jeunesse un disciple proclamé de « Lucifer », le très médiatique Bernard Henri Lévy qui exprimait avec force combien il fallait que l’homme fût libéré par le démiurge del’emprise de ce Dieu créateur mais autocrate qui refusait à l’Homme l’accès à la science et au savoir.
En effet, l’athéisme n’existe pas, il s’agit en réalité d’une révolte contre le créateur qui a commencé avec les anges célestes déchus auxquels se rallient une grande partie de l’humanité convaincue qu’il faut se joindre à la grande marche de ceux qui brisent les chaînes (non pas celles de la télévision), comme celui que les touristes admirent à la Bastille, juché sur un pied au-dessus du vide, le regard tourné vers le ciel, portant la lumière en rompant sa chaine, avant une probable et vertigineuse chute dans l’abîme.
Seulement ce qu’on oublie de nous préciser, c’est que la chaine qui est rompue par le « Génie » est la chaine de la vie.
On a vu la tempête dans le bénitier médiatique qu’a provoqué une émission dominicale de C News sur le diable, sujet tabou s’il en est. Car bien sûr à l’heure où l’on déboulonne, (est-ce un hasard ?) une statue de Saint Michel dans le quartier qui porte son nom, aux Sables d’Olonne au nom de la laïcité, c’est-à-dire qu’on s’en prend à celui qui, selon la tradition catholique, chasse Satan du Ciel en disant : « qui est comme Dieu ? » Il est malvenu voire incongru de parler du diable. Celui-ci en effet, n’aime pas la publicité et préfère être cantonné dans des fictions où parfois il est même un héros.
Mais ce qui apparait, c’est que le mal prenne l’apparence du bien et se propage dans toutes les bonnes consciences de la planète, ce n’est certes pas d’hier, mais il faut reconnaître que ces derniers temps il progresse transformant notre monde en« libre » champ de ruine.