Il y a des guerres qui confirment des tendances, d’autres qui clôturent des cycles, certaines enfin qui en ouvrent. La guerre en Ukraine pourrait bien être tout cela à la fois. Assurément elle confirme une tendance, celle du refus par la Russie de continuer à subir l’encerclement de son territoire par les Américains, via l’Otan. Les Russes, Poutine en tête, se souviennent avec amertume des années Eltsine (1991-2000) qui ont vu les Américains organiser l’affaiblissement de leur ennemi vaincu, les futurs oligarques achevant le travail par un pillage éhonté des richesses naturelles du pays. Entouré de conseillers ultra-libéraux, souvent formés par les Anglo-Saxons, Eltsine laissa l’économie russe péricliter tandis qu’une petite caste s’enrichissait dans des proportions indécentes.
Ce n’était guère mieux sur le plan politique. Une fois le calme revenu après les différentes tentatives de coups de force fomentées par les communistes tant à la Douma que dans l’armée, la popularité d’Eltsine s’effondra rapidement. Le Président distribuait les cadeaux et naviguait à vue. Son alcoolisme était bien connu. Une image fit le tour du monde : Eltsine prenant la parole en état d’ébriété et à côté de lui, Bill Clinton, le président américain, pris d’un fou rire inarrêtable.
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