Marc Eynaud. Ce week-end, à Sainte-Soline, des dizaines de gendarmes ont été blessés par des militants venus en découdre. Rien de bien neuf, si ce n’est la présence d’élus de la NUPES. Députés et casseurs luttant ensemble pour une cause commune, cela vous choque ?
Laurent Obertone. Fondamentalement, la volonté des uns et des autres est la même : imposer leur doctrine par la contrainte, que ce soit par la législation ou par l’activisme et la confrontation directe. Puisqu’ils sont convaincus que leur cause est aussi bonne qu’urgente, les élus de la NUPES ne s’embarrassent pas de considérations morales quant aux actes de leurs militants les plus exaltés. S’il y a des « débordements », ils mettront ça sur le compte de la hauteur des enjeux, qui valent bien quelques jours d’ITT. Puisque la morale est de leur côté, tout est permis ou presque. Ce qui explique que la gauche et les médias en général aient toujours fait preuve d’une grande mansuétude vis-à-vis des militants violents, pourvu qu’ils soient du bon côté de l’échiquier politique. Rappelons que le Président Hollande lui-même disait du militant antifa Clément Méric [décédé le 5 juin 2013 à la suite d’une rixe entre extrême gauche et skinheads, NDLR] qu’il « incarnait une jeunesse exigeante et ardente » et était « notre fierté ».
La suite