vec la suspension du service militaire par Jacques Chirac, rendre service à leur pays, pour les jeunes filles et jeunes gens, n’a plus rien d’automatique depuis la fin des années 90. Ceux qui le souhaitent peuvent s’engager sous diverses formes, dans le milieu de la Défense au sens large, mais pas seulement. Ainsi du service civique qui permet à des jeunes soucieux de s’investir dans des projets au service du bien commun. Créé par Martin Hirsch sous la présidence de Nicolas Sarkozy, il était une forme de réaction « citoyenne » aux émeutes de 2005, prémisses de la sécession des quartiers dits « sensibles » qui, en réalité, sont tout l’inverse : des quartiers étanches, totalement imperméables aux mièvreries du discours républicain et à la propagande sur ses insaisissables valeurs.
Ceux qui veulent faire un service civique peuvent ainsi donner du temps à neuf domaines qui intéressent la collectivité, hormis bien sûr la politique ou la religion. Jusque-là, pas de problème. Tout au plus pourra-t-on objecter que c’est un ciment un peu léger pour faire tenir ensemble plusieurs France désormais totalement étrangères l’une à l’autre – mais à part ça, l’idée est en soi très bonne sur le papier. Là où les choses se gâtent, c’est quand le service civique prend lui aussi, malgré les précautions mises en place lors de sa création, une tournure politique. Tout dernièrement, une affiche officielle du gouvernement proposait, parmi les « missions » possibles, une curieuse « mission n° 4 » ainsi libellée : « Aidez les demandeurs d’asile et les réfugiés à accéder à leurs droits. » C’est bien dit, ça.
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