Voici un pamphlet de Pierre Boutang, Précis de Foutriquet, quelque peu oublié, qui en aura inspiré un autre très récemment, durant la campagne présidentielle de 2022, Foutriquet de Michel Onfray, sans que le philosophe médiatique ne témoigne de sa gratitude envers le maître. Cela inspirera, au passage, une préface à Olivier Véron, « Sans Onfray », dont le titre est un pied-de-nez facile mais mérité. Publié pour la première fois aux éditions Libres-Hallier en 1981, voici une nouvelle édition augmentée de notes et d’une préface, que je recommande, au moins pour le plaisir de lire une écriture vive et corrosive, un goût de la littérature, et de la virtuosité du style, qui n’épargne rien à son pire adversaire, ni même aux autres non plus.
« Pour en finir : il faut qu’il parte ! » Voici le dernier chapitre, et l’épilogue de ce pamphlet, écrit en 1980, au Loup blanc, où Pierre Boutang (1916-1998) passait ses étés. Ce il, c’est le président de la République Valéry Giscard d’Estaing. Et si ce texte demande son départ, c’est parce que Pierre Boutang n’aura pas eu assez de mots durs, durant tout son libelle, pour ridiculiser sa victime et démontrer que son septennat fut une catastrophe inouïe de l’histoire. Cela nous en rappelle d’autres depuis, puisque ce texte, réédité par les éditions Les Provinciales, quarante ans après sa première publication, tombe pile à l’heure où l’on craint pour la disparition France, où un Président de la République impopulaire a été miraculeusement réélu, où l’Assemblée nationale est chahutée par des divisions intestines en son sein, où la politique fait l’objet d’un désaveu populaire sans précédent.
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