Par Gérard Leclerc
L’adoption par l’Assemblée nationale d’une loi destinée à inscrire dans la Constitution le droit à l’avortement marque une étape sérieuse dans le dévoiement de notre système législatif. Sans doute est-on encore loin du but poursuivi, car il y faudrait l’accord du Sénat, qui n’est pas acquis. Mais le fait que 337 députés contre 32 aient voté en faveur d’une telle loi et que ces députés appartiennent à toutes les appartenances politiques de l’Assemblée doit être analysé soigneusement. Il faut bien constater qu’en France, contrairement aux États-Unis, la pression des lobbies pro-abortifs n’est pas contrebalancée par l’importance d’une opposition pro-vie. L’influence des médias n’y est pas pour rien, non plus que l’absence d’une riposte structurée d’une opinion religieuse. La défense de la vie naissante n’est sans doute pas l’apanage des seuls croyants, mais ceux-ci trouvent dans leurs textes fondateurs et leurs traditions de quoi assurer leurs plus solides convictions.
Faut-il rappeler les trésors de l’Écriture sainte : « C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère » (Ps 139, 13). Et cette exclamation du prophète Jérémie : « Avant que je t’eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t’avais établi prophète des nations » (Jr 1, 5). Cette certitude de l’Écriture ne correspond-elle pas à la plus vive sensibilité humaine ?
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