On hésite : grotesques ou indécents ? Les propos d’Emmanuel Macron au camp des Milles, près d’Aix-en-Provence, dans les Bouches-du-Rhône, ce lundi 5 décembre, laissent songeur. Déguisé en Super Résistant, le masque et le haut-de-forme en moins, le chef de l’État, à l’occasion d’une nouvelle séance de son fameux Conseil national de la refondation (CNR), machine à fabriquer des illusions et du temps perdus, y est allé à coups d’allusions lourdingues qui ne trompent personne.
Jugez-en par vous-même. Dans la série « Ils sont partout », le Président déclare : « Le régime de la collaboration continue de recruter des adorateurs et dispose toujours d’héritiers. » Vous pourriez être plus précis, s’il vous plaît ! Dans la même veine : « Ce passé advenu [cette manie d’employer des formules prétentieuses et, pour le coup, pléonastiques…] permet aussi d’écrire l’avenir. Car il ne tient qu’à nous de résister à ceux qui falsifient l’Histoire, feignent d’adopter la République tout en trahissant ses valeurs. » Franchement, on dirait presque du Audiard : « Je me permets d’intimer l’ordre à certains salisseurs de mémoires… » Là encore, des noms, on a le droit de savoir ! On a donc bien compris qu’Emmanuel Macron a la prétention d’incarner la Résistance. Il y a quatre ans, il s’est approprié la croix de Lorraine en l’incorporant dans les armoiries de la République. Puis, à l’issue de sa seconde élection, il s’est inventé un petit CNR à lui, pâle et grotesque copie du Conseil national de la Résistance de Jean Moulin.
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