Ces dernières semaines, le prix de l’électricité a augmenté de manière exponentielle pour de nombreux artisans, TPE et PME. Pour beaucoup, la situation est insoutenable et aboutira assurément à des fermetures d’entreprises et des faillites, en espérant que des drames humains ne s’ajouteront pas au drame économique vécu par ces entrepreneurs. Mais comment cette hausse si soudaine et violente a-t-elle été possible en France, pays du nucléaire par excellence ? Comme bien souvent hélas, la réponse est à rechercher de deux côtés : du côté de l’Europe et du côté de notre République et de ses gouvernements successifs.
Du côté de l’Europe d’abord. Tout le monde a enfin compris – du moins nous l’espérons – comment le fonctionnement du marché européen a profondément modifié la fixation des prix de l’électricité, au détriment des intérêts de la France. Alors que notre électricité était la moins chère d’Europe, grâce à la prépondérance du nucléaire (environ 2/3 de notre production totale), la commission européenne a réussi à imposer un prix de marché indexé sur le coût de production de l’énergie la plus chère. En l’occurrence, le coût de production de l’électricité par les centrales nucléaires est parmi les plus faibles en plus d’être très stable, contrairement au prix du gaz, beaucoup plus élevé et volatile, conséquence de la spéculation et de l’actualité géopolitique. A cause de ce mécanisme européen, la France rachète plus chère une électricité qu’elle fournit à bas prix au marché. Cette situation aussi scandaleuse qu’aberrante explique que les factures d’électricité des artisans explosent littéralement (jusqu’à x10 par rapport à l’an dernier). Le mécanisme est d’autant plus scandaleux qu’il n’aboutit qu’à enrichir les traders et à fragiliser davantage les industriels.
Du côté de nos politiques ensuite, et d’abord en raison de leur soumission originelle à l’Union européenne. Ils ne peuvent plus aujourd’hui que subir la loi de la commission de Bruxelles qu’ils ont accepté d’avance en ratifiant les différents traités, et ce ne sont pas les gesticulations de notre ministre de l’Économie qui y changeront grand-chose. En raison, ensuite, de l’incurie dont ils ont fait preuve dans l’entretien et le développement du parc nucléaire Français, qui aboutit cette année à une baisse de production de l’ordre de 20 % et fait craindre des coupures d’électricité, à moins que le gentil contribuable ajoute les efforts de privation aux efforts pécuniaires. En raison aussi de leur comportement dans le conflit Russo-Ukrainien, qui les oblige à se passer du gaz Russe et à renchérir son coût, et donc celui de l’ensemble des prix de l’électricité, toujours à cause du mécanisme européen. En raison enfin du zèle dont ils ont fait preuve dans l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie et dans le démantèlement des entreprises publiques (GDF d’abord, EDF bientôt). Ils peuvent toujours plaider pour une réforme du marché de l’électricité comme ils prétendent vouloir réformer l’Europe : les conséquences tragiques dont ils chérissent les causes sont une fois encore concrètes et dramatiques.
A l’heure où les victimes les plus visibles de ce scandale énergétique – qui est un scandale politique d’abord – annoncent une manifestation ce 23 janvier, l’Action française appelle ses membres mais aussi tous les Français à se joindre au cri de détresse de ces entreprises et de ces artisans. Elle les appelle aussi à faire de ce cri une véritable contestation de l’Union européenne, cause de ce nouveau scandale. Elle appelle enfin à une sortie de cette Union européenne qui seule permettra à notre Etat, sa souveraineté recouvrée, d’avoir la possibilité de s’occuper des enjeux de nos concitoyens sans avoir à souffrir des règles communautaires qui profitent surtout aux spéculateurs et aux élites maastrichtiennes.