de Gérard Leclerc
Le film Vaincre ou mourir, qui fait revivre la figure héroïque de Charette (cf. France Catholique n° 3798 du 27 janvier) provoque des remous et même de la colère de la part de tous ceux qui n’admettent pas cette vision d’un passé qui a du mal à passer. J’observe pour ma part une étonnante régression intellectuelle du côté de ceux qui n’admettent pas qu’on puisse porter atteinte à une sorte de représentation canonique de la Révolution. C’est comme si on avait oublié qu’une certaine doxa avait été remise en question, mettant à mal toute une tradition historiographique.
On a notamment oublié que ce tournant s’était accompli avec l’aide de l’hebdomadaire le plus emblématique de l’intelligentsia de gauche, Le Nouvel Observateur, qui avec des rédacteurs aussi brillants que Jean Daniel, Jacques Julliard, François Furet, sans oublier Maurice Clavel, s’emploierait à ébranler toute une mythologie qui avait servi de fondement à la République, notamment la IIIe.
La pente « terroriste »
Ce tournant s’inscrivait dans la suite de 1968, alors qu’un gauchisme virulent développait les objectifs les plus extrémistes, proches parfois du terrorisme. C’est ce risque terroriste qui allait amener la contestation de la religiosité révolutionnaire.
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