Par Robert Combe
Un ami particulièrement inspiré, réagit à l’ouvrage d’Umberto Eco, à la lumière de notre actualité la plus oppressante. Cela pourrait intéresser notre brillante jeunesse, laquelle à l’Action française, n’apprend pas des formules par cœur, mais à réfléchir par elle-même.
A l’occasion du 50ème anniversaire de la libération de l’Europe, en 1995, Umberto Eco a prononcé un discours dans une université américaine, dont est tiré le texte de l’ouvrage, publié lui en 2017.
Je pourrais, je devrais, me répandre en louanges après cette lecture, car il est bien périlleux de porter un regard contraire sur l’esprit de celui, dont la fiche Wiki… (bien fournie, bien dense et tout à lui dresser les honneurs qu’il mérite) affirme (puisque Wiki le dit !) qu’à la suite de certains ouvrages publiés dans les années 80, il fut classé « parmi les penseurs européens les plus importants de la fin du XXème siècle. » Rien de moins ! Glups…
Mi dispiace Onorevole Dottore Eco, je ne suis pas d’accord avec tout ce que vous affirmez à propos de ce qui caractérise le fascisme, alors que comme vous le soutenez-vous même, « on peut jouer au fascisme de mille façons sans que jamais le nom du jeu change. »
À l’heure où j’estime que le fascisme n’est pas là où on dirige un peu trop grossièrement nos regards de bons occidentaux bien nourris aux mamelles du lait frelaté de nos républiques de façade ; au moment où je ressens comme une réalité terrifiante les propos de Guy Debord qui écrivait en 1967 « dans un monde réellement inversé, le vrai est un moment du faux » ; dans ce contexte de « covidéologie « religieuse et de russophobie pire que dans les temps d’avant la chute du mur, je cherchais et je cherche dans les références, dont vous êtes, à reconnaître les symptômes de la « nébuleuse fasciste ».
Et si je trouve que vos 14 distinctions, telles qu’elles nous sont offertes, permettent de bien comprendre les ressorts qui fondent ce que sont ces chemises noires, de toute époque, il me manque comme une actualisation, comme un avertissement qui nous signalerait que « dans un monde réellement inversé, le vrai est un moment du faux »…
Et justement, à ce titre, je m’oppose par exemple à votre 7ème affirmation qui attire notre attention sur le fait que tout bon fasciste se nourrit de la théorie des complots ; de mon point de vue, nous avons dépassé ce stade, c’est du moins une généralisation abusive ; ceux qui complotent ont très bien compris les leviers à actionner, ils s’habillent et se parent des plus belles vertus et jettent l’anathème de complotiste (hier « terroriste », « fasciste » et encore « nazi », ou même l’innocent « réac ») sur quiconque sort de la Doxa dégoulinante d’effacement de la mémoire et de mépris de toute valeur traditionnelle.
Si je ressens toute votre sincérité et votre conviction, ancrées dans une expérience douloureuse du réel, je me dis que vous êtes parti trop tôt, ou que vous n’avez pas perçu le glissement qui s’opérait en Occident autour de sa logique globaliste, ultime aboutissement de l’asservissement du monde à son modèle de société, dans lequel toutes vos autres caractéristiques se glissent à merveille, mais à bas bruit, habillées des meilleures intentions pour notre bien à tous, sûrement.