Nos dirigeants, nos experts, nos médias s’enthousiasment tous, depuis un an, pour la défense de « l’Ukraine ». Un pays où ils n’ont jamais mis les pieds, dont ils seraient bien incapables de décrire l’histoire et dont ils ignorent, au-delà de quelques cris superficiels, les profondes blessures. Nos élites qui se disaient post-nationales jusqu’à la guerre d’Ukraine, se sont mises à exalter la « nation ukrainienne ». Oubliant que la plus sûre façon que cet Etat récent, fragile, artificiel, devienne le berceau d’une nation, était de le laisser vivre dans la neutralité, en paix, sans l’obligation de choisir entre l’Occident et la Russie.
Cet article est écrit en hommage à tous les Ukrainiens, quelle que soit leur langue, leur ascendance, leur religion, et le côté de la ligne de front où ils se sont trouvés depuis 2014. Beaucoup trop sont morts et tous ont subi les conséquences de l’acharnement occidental à vouloir faire basculer le pays « vers l’Ouest », au lieu de laisser exister, neutre et pacifique, en attendant d’être prospère, une nation qui n’existe plus. Je pense plus particulièrement à tous les Ukrainiens, de toutes conditions sociales, rencontrés lors de mes séjours en Ukraine, dans le cadre des enquêtes sur la Shoah par balles avec le Père Patrick Desbois.
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