L’abandon du service militaire a laissé des regrets, tant à droite, où l’armée incarne des valeurs d’ordre, de discipline et de patriotisme, qu’à gauche, parce que la conscription était un élément historique de la citoyenneté, créé par la Révolution française et porteur d’une dimension égalitaire. Rite républicain de passage à l’âge adulte (si tu fais ton service, tu seras un homme, mon fils…), elle est aussi censée avoir facilité l’intégration d’éléments d’origine étrangère au sein de la nation. Après les émeutes de 2005 dans les banlieues, cette conviction conduisit les autorités à créer un « service civil volontaire », devenu depuis « civique », qui a attiré 132.000 jeunes en 2020.
Insuffisant, aux yeux d’Emmanuel Macron ! Lui-même n’a pas cru bon de faire un service militaire. Néanmoins, il inscrit dans ses promesses de campagne, en 2017, la création d’un service national universel (SNU), obligatoire, qui donnerait aux jeunes Français âgés de 18 à 21 ans « une formation militaire élémentaire ». Mais il s’agit surtout, explique-t-il, d’« un véritable projet républicain, qui doit permettre à notre démocratie d’être plus unie et d’accroître la résilience de notre société ».
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