Des mégabassines de Saint-Soline aux Grands Boulevards parisiens l’extrême gauche rejoue le grand soir. Sous les yeux béats d’Anne Hidalgo, l’Esmeralda des surmulots, Paris s’est transformée en déchetterie géante, logique, diront certains, pour la capitale d’un pays devenu la poubelle du monde. Le terrain de jeu se révèle idéal pour les milices gauchistes qui feignent de combattre le fascisme en pompant sur les groupies de Mussolini, des méthodes aux cibles, le style en moins. Alors ils canardent à coups de mortiers artisanaux le flic smicard, ils repeignent chaque devanture d’ACAB, ils dépècent les abribus, déterrent des poteaux de feux de circulation et bien sûr visent les symboles du grand capital, les Mac Do, oubliant que les assurances rembourseront tout, même un peu plus. « Ces gueules de fils à papa aux prérogatives de petits-bourgeois » comme le fulminait le grand Pasolini, se tamponnent de détourner l’attention des contestations sociales ou de la misère des p’tites gens qu’ils méprisent autant qu’un banquier, car seul compte le chaos : cette pulsion prépubère qui les fait bander en lançant du pavé pour mieux dégueuler leur hystérie révisionniste comme un lendemain de cuite à la tequila bas de gamme.
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