Il est loin, le temps où Louis IX partait en croisade jusqu’en Palestine pour reprendre aux Infidèles le tombeau du Christ. Huit siècles plus tard, à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), petite commune médiévale de moins de 5.000 âmes, c’est une croisade pour l’obtention d’une subvention qui va avoir raison de la statue d’un des plus grands rois de France : Saint Louis. Jugée contraire à la charte de la laïcité de la CAF, la statue de Louis « le Prudhomme » ainsi que la croix, toutes deux nichées sur la façade nord du bâtiment du Cercle Saint-Louis de Bourbon, vont être déposées dans le cadre du chantier de réhabilitation de ce futur théâtre. C’était une condition sine qua non pour espérer obtenir le soutien financier indispensable de la CAF. Celle-ci impose des critères auxquels la municipalité « ne peut que se soumettre », nous confie Édith Gueugneau, le maire (PS) du village.
Une municipalité prête à trahir l’identité de Bourbon pour une subvention ?
C’est en 2019 que la commune bourguignonne décide la réalisation de travaux de réhabilitation du Cercle Saint-Louis, une bâtisse qui appartenait à l’évêché tout proche et servait d’école libre jusqu’à devenir, récemment, un théâtre. Vendu par le diocèse, le bâtiment est racheté par la commune qui veut y installer son centre d’animation social et culturel. Le projet se chiffre, d’après Édith Gueugneau, contactée par BV, à près de 2 millions d’euros, dont 445.000 euros de travaux d’intérieur et d’extérieur, indique le procès-verbal du conseil municipal du 7 février 2019 lors duquel le maire a fait voter, par 25 voix contre 1, le principe de demande de subvention.
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