Ce n’est pas nous qui parlons le plus de Maurras. C’est le débat public. NKM avait accusé Patrick Buisson, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, de vouloir faire gagner les idées de Charles Maurras. Laurent Joffrin a titré un article de Libération très remarqué : Charles Zemmour et Eric Maurras [16.10.2018]. Il concluait son article en prenant pour cible le dernier ouvrage paru de Zemmour : « Le livre s’appelle Destin français. Il y avait un meilleur titre : « Action française ».
Nous n’y pouvons rien, c’est le fait : Maurras le prétendu maudit est présent dans le débat public. Et l’influence qu’il exerce sur les plus brillants des intervenants au dit débat est évidente. Nous revenons ici sur les grands reproches qui lui sont faits. Que valent-ils ? JSF
Il y a cent-cinquante-cinq ans – un siècle et demi ! – que Maurras est né à Martigues, en Provence [1868] « au bord des eaux de lumière fleuries » [1|.
Il y a plus d’un siècle qu’il a inauguré son royalisme militant en publiant son Enquête sur la monarchie (1900). Et il y a presque 70 ans – une vie d’homme – qu’il est mort à Saint-Symphorien les Tours [1952]. Mais les passions qu’il a si souvent suscitées de son vivant – qu’elles fussent d’admiration ou de détestation, l’une et l’autre souvent extrêmes – ne semblent pas s’être émoussées avec le temps. Prêtes toujours à s’élancer. Comme pour attester une forme paradoxale et performative de présence de sa pensée et de son action.
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