Depuis samedi, date à laquelle le petit garçon de deux ans et demi a échappé à la surveillance de ses grands-parents, la France tremble pour Émile, en même temps qu’elle pleure et espère envers et contre tout avec sa famille. La presse suit donc avec beaucoup d’attention les points de situation du procureur et du préfet. Le climat y est lourd, la parole, grave, les questions des journalistes sont pesées. Pourtant de la forêt de micros tendus devant le procureur ce mardi 11 juillet, fuse une voix féminine, avec cette question surréaliste : « Le passé militant d’extrême-droite des parents, est-ce qu’il est étudié ? ». Que sous-entend cette interrogation ? Quel est le rapport ? En quoi cela change-t-il la donne ?
Il est une catégorie de population, celle qui est étiquetée « d’extrême-droite », avec laquelle tout est permis. L’indécence, l’inhumanité, le cynisme, la provocation… Les pauvres parents essuient déjà sur les réseaux sociaux mille reproches ridicules : faut-il ne jamais eu avoir d’enfants pour ignorer que l’âge de ce bébé – entre le début où il commence à marcher et l’entrée à l’école – est celui de tous les dangers : grisés par leur autonomie mais inconscients des dangers, ces tout petits font souvent des frayeurs à ceux qui les gardent. En plus de ces donneurs de leçons, il y a les détectives du dimanche : ils savent qui est le coupable, le maire, le voisin tel membre de la famille vu à la télé, et péremptoirement jugé « pas net », comme si jeter ainsi l’opprobre n’avait pas plus d’importance que miser sur le Colonel Moutarde dans une partie de Cluedo. Il ne s’agit habituellement que d’anonymes.
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