Par Ina Phisinov
En ce mois d’octobre 2023, alors que les Français n’en peuvent plus des règlements de compte dans les rues de Marseille, des prix qui flambent à la pompe, du niveau de l’école et j’en passe, le gouvernement prend à bras le corps « LE » problème le plus urgent…
Le 16 mars 2020, le président de la République prenait la parole pour nous annoncer la « mobilisation générale », précisant « nous sommes en guerre »… contre la covid ; ces jours derniers c’est le Premier ministre qui, avec ses yeux de cocker triste (on n’en fait jamais trop), sonne le rappel contre la suivante, armée des punaises de lit craignez le pire, la tête pensante de Matignon a une idée !
Les réunions interministérielles se suivent… et se ressemblent : toujours faire croire aux plus simples (aux simples ?) qu’on s’agite pour eux et, finalement, pour rien si ce n’est pour les plonger dans un marasme incessamment plus profond. Ainsi, lutte acharnée contre des insectes – beaucoup plus facile que contre des trafiquants ou des wokistes anti-France –, humiliation toujours plus grande des respectueux de la politesse et de la courtoisie – le b.a.ba en somme –, et autres idéologies universalistes vantées, laissent-elles supposer que le gouvernement œuvre pour nous. Ah bon ?
Lorsque l’on entend dans un stade « les Marseillais c’est des pédés, des fils de putes, des enculés, par les couilles on les pendra, hélas des couilles ils en ont pas » (à l’issue du match PSG/OM, dimanche 24 septembre aux Parc des Princes), on a un peu envie de chercher ces attributs masculins chez les ministres actuels – hommes ou femmes, nulle question féministe n’étant ici l’objet de notre propos, d’autant qu’en la matière je me définis comme féministe-macho, bref… – mais que de temps perdu !… leurs préoccupations essentielles étant de brasser un maximum de vent pour laisser supposer qu’ils œuvrent pour leur pays, pour les électeurs qui ont voté pour eux, pour leurs concitoyens… qu’au fond d’eux ils méprisent ardemment. Alors ils décrètent des « cours d’empathie » censés lutter contre le harcèlement sur les réseaux sociaux, ils déclarent la guerre censée vaincre l’invasion (ou peut-être moins) des punaises de lit, ils demandent aux revendeurs de carburant de vendre à perte, ils recourent au 49-3.
Quand, les élus vont-ils comprendre que les Français en ont assez de leur mollesse ??!? Quand intègreront-ils que si les Français ne se déplacent plus jusqu’aux urnes pour les élections, c’est parce que le politique n’existe plus, largement dépassé, remplacé, annihilé par les membres d’une administration qui gère le pays – comme elle gèrerait une entreprise ? –, parce que les hommes politiques ne sont plus que des marionnettes qui s’agitent sur la scène médiatique jouant le rôle de leur vie, jouant pour laisser leur nom dans « la petite histoire » ??!?
Politesse, hygiène, respect sont affaire d’éducation et de vie privée, en revanche tueries dans les communes française, etc., autrement dit régalien – police, justice, affaires étrangères, arbitrages dans la société –, cela relève du gouvernement, peut-être serait-il bon qu’il s’en souvienne et cesse de s’immiscer dans l’intime pour se consacrer à sa mission ! Car, comme le dit Milan Kundera, « la honte n’a pas pour fondement une faute que nous aurions commise, mais l’humiliation que nous éprouvons à être ce que nous sommes sans l’avoir choisi, et la sensation insupportable que cette humiliation est visible de partout », non ?