Devant le nombre de personnes qui ont la gentillesse de vouloir prendre de mes nouvelles, je suis contrainte à écrire ce mot collectif. Pardon pour la longueur, elle précède un long silence sur l’essentiel.
Tout d’abord merci. Je vais bien, je ne cours pas de danger immédiat. Parce que je ne suis ni juive ni palestinienne, parce que ça se voit, je dirais ici « ça se flaire ». Le risque qu’une roquette qui tomberait sur Jérusalem m’atteigne est infinitésimal et je ne vais pas aller, avant un bon moment, en dehors du périmètre de l’agglomération. Je n’ai pas un tempérament qui me porte à m’inquiéter pour ma vie. Jérusalem où je vis est atterrée et les gens restent chez eux, suivant les directives de la sécurité civile. Je suis amenée à me déplacer pour des raisons professionnelles. Dans les deux réalités de la ville, arabe et juive, le constat est le même 75% des magasins sont fermés, il y a peu de gens dans la rue. C’est, de fait, moins dû au risque pour nos vies que du fait que tout le monde est anéanti.
Nos âmes sont mises à rude épreuve depuis samedi.
Je condamne sans hésitation les massacres perpétrés par le Hamas. Le nombre de morts est non seulement effarant mais les conditions dans laquelle des civiles, enfants, femmes, personnes âgées ont été assassiné sont barbares. Les morts de la rave party, le pogrom du kibbutz de Be’eri sont inqualifiables dans l’horreur.
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