1. « Les graves fractures nationales », c’est à dire la présence massive de populations immigrées sur le territoire national. Avec le risque que le conflit du Proche-Orient s’exporte en France.
2. Autre risque : celui d’un embrasement général de la région proche-orientale, Iran compris, et d’un conflit élargi aux grandes puissances… La France doit, autant que possible, s’en tenir à l’écart. GUERRE A LA GUERRE !
Ajoutons l’analyse particulièrement lumineuse d’Hubert Védrine parue dans le Figaro de dimanche dernier.
Extraits : « Revenons à ce que disait Rabin : « Je combattrai le terrorisme comme s’il n’y avait pas de processus de paix, mais je poursuivrai le processus de paix comme s’il n’y avait pas de terrorisme. » Le fait d’être éprouvés par le terrorisme ne dispense pas d’être stratège. Biden lui-même a dit aux Israéliens de ne pas rééditer les erreurs de Bush après le 11 septembre. Il faut assécher les sources du terrorisme, pas le galvaniser par des luttes mal conçues. »
Ou encore, à la question du journaliste « Plus globalement, la position gaullo-mitterrandienne, alliée des États-Unis, mais non alignée, n’est-elle pas périmée dans un monde où l’ennemi nous désigne comme appartenant à l’Occident ? N’avons-nous pas, in fine, le même ennemi qu’Israël ? »
La réponse est sans équivoques :
« Et elle est plus nécessaire que jamais. Quels Israéliens disent cela ? On se fourvoierait en revenant maintenant à l’approche américaine binaire post-11 Septembre : la guerre globale « contre le terrorisme ».
Si on s’enferme dans l’idée simpliste d’un affrontement entre « démocraties » et « dictatures » ; si l’Occident, animé par une nostalgie de son monopole du pouvoir, pourtant évanoui, n’a rien de plus intelligent à proposer que son bon vieux manichéisme, il y a de quoi être inquiet ! L’Occident triomphaliste d’après la fin de l’URSS, notamment les États-Unis, a commis des erreurs phénoménales sur l’Afghanistan, sur la guerre en Irak – Chirac et Villepin avaient totalement raison en 2003 – sur le Proche-Orient, en laissant carte blanche à Nétanyahou, et ailleurs également.
Cette vision d’un affrontement global des pays musulmans contre nous oblitère que dans tous les pays musulmans, face à la pression islamiste, alimentée de façon irresponsable par l’Arabie jusqu’à l’arrivée de MBS, il y a aussi des forces sociales et politiques énormes qui lui résistent courageusement et qu’il faut aider.
Un jour, à Chirac me disant qu’il condamnait la « théorie » du choc des civilisations, je répondis qu’il valait mieux combattre le risque que de condamner la théorie. Les alertes de Samuel Huntington (l’auteur du Choc des civilisations, NDLR) n’étaient hélas pas infondées. Il faut renforcer dans chaque civilisation les modérés. Par exemple, ne pas mener de politiques qui donnent, dans la guerre interne à l’Islam, des arguments aux islamistes. »