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De la norme ad libitum de Bruxelles, de Paris…

Ou comment rendre fous les paysans qui nous nourrissent

Par Adègne Nova – 

Pour être commercialisées dans la catégorie Extra, les pommes doivent présenter les colorations minimales suivantes : 3/4 de la surface totale de coloration rouge dans le cas du groupe de coloration A ; 1/2 de la surface totale de coloration mixte-rouge dans le cas du groupe de coloration B ; 1/3 de la surface totale de coloration légèrement rouge, rougie ou striée dans le cas du groupe de coloration C…

Des normes rédigées sur des milliers de pages, sur tout et n’importe quoi… du calibre de la cerise à celui de la pomme de terre en passant par la couleur du brocoli ou la hauteur des filets électriques qui bordent la pâture d’un troupeau de chèvres… Voilà à quoi servent les technocrates, européens et français, qui, pour la majeure partie d’entre eux, jamais de leur vie n’ont foulé les allées d’un verger, ni traversé sur leurs Louboutin parfaitement cirés les travées d’une porcherie ou longé un champ fraîchement labouré.

Toutes ces normes, toute cette réglementation aussi bien sibylline qu’hermétique, avancent un objectif, louable certes mais tout de même, celui de répondre aux enjeux des politiques publiques en termes de production agricole et alimentaire, de sécurité alimentaire, de sécurité sanitaire, de qualité, de préservation de l’environnement et de maintien de la biodiversité. Et les agriculteurs dans tout ça ?

Une enquête menée par des sénateurs en 2015-2016 a mis en évidence que chaque semaine les professionnels de la terre et de l’élevage passent près de 15 heures à tâcher de s’y retrouver dans tous ces textes venus de bien loin du monde agricole pour les contraindre à telle ou telle aberration, qui plus est souvent contredite par la prose d’un autre technocrate en mal de reconnaissance et volonté de se voir citer. Alors les agriculteurs dans tout ça ?

« On marche sur la tête », voilà une réponse trouvée par certains agriculteurs ! C’est l’opération menée en novembre dernier par les viticulteurs, maraîchers, horticulteurs, arboriculteurs, éleveurs, conchyliculteurs et tant d’autres qui ont changé le sens des panneaux d’entrée de villes et villages à travers notre belle Provence pour montrer leur mécontentement.

Nous devons soutenir nos agriculteurs. Nous devons consommer local et au fil des saisons. Nous devons aider l’économie de notre terroir… tout ce que ne fait pas le Gouvernement actuel acoquiné qu’il est et largement subordonné à l’Union européenne !

Ne marchons plus sur la tête ! Retrouvons notre souveraineté et donc notre dignité qui nous permettront de penser clair et marcher droit… comme nos ancêtres qui, alors, pourraient être fiers de nous.