En déplacement à Montargis, ce 1er janvier, Gérald Darmanin a affiché sa satisfaction. Dans ce qui est devenu la ville symbole des émeutes de juin dernier, le ministre de l’intérieur s’est appuyé sur cet indicateur désormais traditionnel qu’est le nombre de voitures brûlées pour justifier d’un réveillon « calme » sur tout le territoire : « 745 voitures brûlées », soit, selon lui, « 10 % de véhicules brûlés en moins par rapport à l’année dernière. L’année dernière, c’était déjà 20 % de moins par rapport à l’année d’avant. » Le message est clair : grâce à l’excellente conduite du ministère de l’Intérieur, on tient le bon bout ! On dit merci qui ?
Passons sur l’indécente autosatisfaction, que goûteront les 745 propriétaires de voitures brûlées. Et, au-delà, tous ceux qui n’ont pas franchement passé ce réveillon « calme » dont s’est félicité Gérald Darmanin : le jeune-homme mortellement poignardé sur le quai de la gare de Saint-Just-en Chaussée (Oise), l’autre jeune-homme, entre la vie et la mort, à Grandvillars (Territoire de Belfort), poignardé pour avoir demandé à des jeunes, alors qu’il revenait du réveillon avec sa femme, d’arrêter leurs pétards, ou encore la septuagénaire d’Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne) violée à son domicile, devant son mari handicapé, à 7 heures du matin, ce 1er janvier.
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