Combat royaliste 4
Par Philippe Germain
L’appréciation de l’école royaliste d’Action française sur l’Europe, n’est ni morale, ni métapolitique. Elle résulte de la science politique jugeant l’Europe sur des faits, sur ce qu’elle est et non sur ce qu’elle devrait être. L’Empirisme organisateur ne juge pas le mot « Europe » mais la chose. Voilà ce qui sépare les royalistes des eurocrates, qu’ils soient démocrates-chrétiens technocratisant ou néo-droitistes adeptes d’une Europe imaginaire.
L’Europe géographique est confuse. Durant des millénaires elle n’a cessé d’être balayée par les invasions. Les Huns, Mongols, Arabes et Turcs ont franchi sans peine l’Oural ou le détroit de Gibraltar. L’Europe se rattache à l’Asie dont elle est une péninsule et n’est séparée de l’Afrique que par un bras de mer. Géographiquement, la Grande-Bretagne est aussi européenne que le Maroc. Un coup dedans, un coup dehors, c’est l’Europe à géographie variable, sans Lichtenstein, Norvège, Grande-Bretagne, Suisse, mais avec les venimeuses Ukraine et Turquie en candidates.
L’Europe linguistique est une tour de Babel. Avec trois sphères latine, slave et germanique dont le basic English dégouline d’Amérique du Nord par le canal du monde de l’Entreprise et de celui de la musique. Une Europe bien loin du français parlé dans toutes les cours du XVIIIe siècle.
L’Europe ethnique est un leurre. Sa population néolithique s’apparentait aux berbères. Les indo-européens qui colonisèrent le continent n’ont constitué une race que dans l’imaginaire d’Himmler. En revanche il a bien existé un peuple parti de la plaine russe qui éclata dans plusieurs directions comme le prouvent des racines communes dans les langues. Les latins transposent leurs mythes en histoire, les Celtes en récits épiques, les Iraniens en théologie morale et les Hindous en symboles religieux. Les indo-européens n’ont constitué qu’une entité culturelle. Peu nombreux ils se sont intégrés avec d’autres peuples blancs, comme les berbères d’Afrique du Nord ou les sémites du Moyen-Orient.
La voilà l’Europe véritable. Jugeons l’Europe véritable, pas l’imaginaire.
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Tout le monde déteste la république.