A force de ne pas écouter les cris de détresse des paysans, ce sont des cris de colère que le gouvernement commence à entendre. Et il peut s’en inquiéter, car cette colère n’est pas sans rappeler celle des gilets jaunes.
Que la FNSEA, syndicat agricole inféodé aux industriels de l’agroalimentaire, soit partie prenante à cette révolte ne doit pas nous en faire nuancer la portée. L’Action française soutient les paysans et leur mobilisation, mais elle fait aussi la part des choses : nous rejetons tout autant les méga-bassines et les projets de type « ferme des mille vaches » que la passivité française et le diktat européen à l’égard de notre agriculture.
Car la colère actuelle exprime avant tout le rejet d’une Europe qui tue notre agriculture avec la complicité active de la république : jachères imposées, inflation normative et administrative, mais surtout une concurrence avec des produits étrangers non contraints pas ces normes ou par le niveau des charges. On demande à nos paysans de produire mieux tout en laissant les produits ukrainiens, espagnols, marocains et tant d’autres inonder les étals français à des prix avec lesquels ils ne peuvent rivaliser.
L’hypocrisie qui consiste à affubler de « souveraineté alimentaire » le nom du ministère de l’agriculture ne doit tromper personne : les problèmes de l’agriculture française ne pourront pas être réglés sans un protectionnisme minimum, ce que les règles européennes interdisent. Il n’y aura pas de souveraineté alimentaire sans souveraineté tout court. Aujourd’hui, on retourne les panneaux des villes ; demain, c’est l’Union européenne et le régime qu’il faudrait renverser.
REPRENONS LE CONTRÔLE !