Les Berbères ou Imazighen (Amazigh au singulier) constituent le fond ancien de la population de toute l’Afrique du Nord, depuis le delta du Nil à l’est, jusqu’à l’Atlantique -îles Canaries comprises-, à l’ouest, et de la Méditerranée au Sahel. Ils formaient à l’origine un seul Peuple qui fut peu à peu fragmenté par une histoire à la fois riche, complexe et mouvementée.
Les Berbères virent ainsi passer Grecs, Phéniciens, Carthaginois, Romains, Vandales et Byzantins. Au VII° siècle, la conquête arabe eut pour résultat leur islamisation, mais, en Libye et au Maghreb, leur arabisation ne débuta qu’à partir du XII° siècle, avec l’arrivée des tribus arabes Beni Hilal.
Les partisans de l’arabo-islamisme affirment que les Berbères sont aujourd’hui sortis de l’histoire, leur conversion à l’Islam les ayant inscrits de façon irréversible dans l’aire politico-culturelle de l’arabité. D’autres vont jusqu’à nier leur existence comme le ministre algérien de l’Education nationale qui déclara en 1962 que les Berbères « sont une invention des Pères Blancs ».
Tout au contraire, selon Charles-André Julien « Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie sont peuplés de Berbères que l’on qualifie audacieusement d’Arabes ». Quant à Emile-Félix Gautier, il considérait qu’« Il n’y a pas d’Arabes en Afrique du Nord, mais seulement des Berbères à différents degrés d’arabisation ».
Aujourd’hui, les Berbères affirment leur identité et leur antériorité à travers le « Réveil berbère » devenu transnational. Un mouvement sorti de la longue histoire qui connaît une certaine radicalisations, certains allant jusqu’à dire avec Mohammed Chafik : « Et si l’on décolonisait l’Afrique du Nord pour de bon ! ».
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