Par Olivier Perceval
Qu’on ne nous raconte surtout pas que toutes les manœuvres observées à l’encontre de l’opposition formelle au gouvernement, voire des voix divergentes qui se font entendre ici ou là, n’ont rien à voir avec la campagne électorale qui s’engage en France.
Les propos apaisants tenus par le président de la République, reprenant le Premier ministre Élisabeth Borne qui avait accusé le Rassemblement national d’être un parti collabo plus de 70 ans après la guerre, avait laissé supposer enfin que le combat serait seulement au niveau des idées et non dans le rappel d’un passé culpabilisant qui n’est qu’une fantasmagorie aussi délirante qu’intentionnelle.
Il fallut peu de temps cependant, pour que le président déclare exactement le contraire de ce qu’il avait exprimé si sagement, à l’occasion de la panthéonisation des résistants communistes arméniens du groupe Manouchian. À nouveau, le RN sortait de l’« Arc Républicain ». Que l’on n’essaye pas de nous faire croire non plus que les attaques contre CNEWS par Reporters sans frontières et le conseil d’État arrivent par hasard tandis que la chaîne est en tête de l’audimat des chaînes d’informations.
On est aussi fasciné par le va-et-vient entre la FNSEA et l’Élysée. Ce dernier n’a rien trouvé de mieux que d’organiser une énième réunion de concertation, le fameux « Grand débat », un gadget bien commode qui permet d’éviter une vraie consultation populaire, tout en se parant des atours de la démocratie (et en permettant à Emmanuel Macron de faire son « seul en scène »). Les conseillers de l’Élysée ont, de plus, eu la riche idée d’inviter, face aux agriculteurs, Les soulèvements de la Terre, ces éco-terroristes qui se signalent dans les ZAD et dernièrement à Sainte-Soline pour casser du flic.
Moralité : la FNSEA comme les autres syndicats se sont retirés et ont maintenu leur refus de participer, même après que l’Élysée s’est rétracté pour sortir de cette impasse. Et, bien sûr, ce sont les agriculteurs les coupables… De fait, les CRS sont au Salon de l’Agriculture pour mater la révolte.
La carotte ne fonctionne plus, alors ce sera le bâton.
Une autre fois, le ministre Olivier Veran avait-il défendu un texte instituant un nouveau délit : la « provocation à l’abstention ou à l’abandon de soin ». En gros, une lutte contre les lanceurs d’alerte visant particulièrement à régler des comptes avec les opposants (Didier Raoult rimant avec gourou selon l’impayable Veran, fier de sa rime) aux mesures de masse requises au moment de la panique des élites face à la covid. Mais la défense n’avait pas suffi à faire face au bloc formé par la Nupes, LR et le RN, tous alors globalement opposés au gouvernement.
Quelle rage a pu saisir ces démocrates exemplaires…
Les messieurs et dames du gouvernement, en véritables Tartuffes, ont la main sur le cœur mais ils ne sont que dans le paraître et regardent avec dégoût et mépris autour d’eux semant trahisons et irresponsabilités.
« Ceux de qui la conduite offre le plus à rire
Sont toujours sur autrui les premiers à médire », Molière.
Que le peuple est bien gênant pour gouverner en toute quiétude.
Le camp du bien qui nous entraîne vers une guerre sainte contre la Russie, et pour nous sauver de la servitude poutinienne, envisage de dissoudre la France dans une Europe impériale. Il essaye de redessiner l’axe du mal pour permettre aux médias serviles de programmer chaque jour le « quart d’heure de la haine » anticipé par Orwel. Ainsi, les chiens sont-ils lâchés avec pour mission de débusquer les traîtres en puissance que sont les hommes libres.
Amis patriotes il va falloir raser les murs car les choses risquent de se gâter encore davantage.
« Le jour où le crime se pare des dépouilles de l’innocence,
par un curieux renversement…
c’est l’innocence qui est sommée de fournir ses justifications », Albert Camus.
C’est l’issue inévitable de toute démarche idéologique qui refuse d’accepter le réel.
On est en droit d’être inquiet de la nocivité de ce nouveau parti dévot qui s’est donné le patronyme de Renaissance et qui va à l’échec face au pays réel en colère. Croyez-moi, pendant la campagne, et surtout après, les matraques vont s’abattre sur les crânes et les sanctions judiciaires vont se déployer sur les militants nationalistes, qui disent non à Bruxelles.
La présidente de la grosse commission, madame von der Layen, autoproclamée « cheffe » de l’Europe anticipant la défaite au prochain scrutin, a averti : elle ne collaborera pas avec les adversaires de l’OTAN, les adversaires de l’Union européenne, qui risquent d’être majoritaires au Conseil à l’issue de la campagne. Et on parle de grand débat ?
Macron a un cahier des charges à remplir, s’il échoue il le fera payer aux Gaulois réfractaires…