Par Guilhem de Tarlé
À l’affiche : Une Vie
Le premier long-métrage, britannique, de James Hawes, avec Anthony Hopkins (Nicholas Winton), d’après le livre de Barbara Winton, publié en 2014, qui raconte le haut fait de son père.
« Ce qui fait l’Histoire, selon notre conception occidentale et chrétienne, c’est la volonté des hommes, c’est l’intelligence des hommes, ce sont leurs passions. »
Rappelons-nous avec émotion cette profession de foi du Colonel Bastien-Thiry à son procès, alors qu’en ces jours d’anniversaire nous faisons mémoire (le devoir de mémoire) de son exécution le 11 mars 1963. Je n’ai pas souvenance qu’à cette époque le « Panthéonisé » Robert Badinter, ni personne à gauche, ni personne chez les Gaullistes, se soit élevé contre la peine de mort !
Une Vie raconte l’action d’un homme de volonté, un héros méconnu, Nicholas Winton, l’un de ces hommes qui font l’Histoire, en sauvant 669 enfants de la barbarie nazie.
Il y a aujourd’hui environ 6 000 personnes qui lui doivent leur existence.
1938, les 29 et 30 septembre sont signés les « Accords de Munich » par la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Allemagne, en l’absence de la Tchécoslovaquie. Ils reconnaissent l’annexion par l’Allemagne du pays des Sudètes à savoir, en Tchécoslovaquie précisément, bordant la Bohême et la Moravie, le long de la frontière du Reich, une région dont les trois millions d’habitants germanophones avaient demandé vainement en 1919 leur rattachement à l’Allemagne.
Au lendemain de ces accords, l’Allemagne occupa ce « pays des Sudètes » et provoqua ainsi une fuite de réfugiés vers Prague, la capitale tchécoslovaque en plein cœur de la Bohême.
Informé par un ami, Nicholas Winton s’investit dans leur accueil puis, dès l’invasion des pays tchèques de Bohême et de Moravie, le 15 mars 1939, il affrète des trains d’enfants, pour la plupart juifs, vers le Royaume-Uni.
Le film, malheureusement, n’est pas très didactique sur l’enchaînement de tous ces événements, ni même sur les raisons de l’engagement du banquier Nicholas Winton, sans doute à cause du choix du réalisateur de procéder par « flash-back ». Il nous instruit néanmoins et met en valeur une action héroïque et un véritable grand homme, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, dont on salue – et ce n’est pas le moindre de ce qu’il fut – l’humilité qui l’a caché au grand public jusqu’à ce jour.
En France, il mériterait, lui, certainement, le Panthéon.