Faut-il prendre au sérieux ce qu’on appelle néoféminisme ? Le féminisme, on savait à peu près en quoi il consistait. Il y avait un livre de référence pour cela : Le Deuxième Sexe, de Simone de Beauvoir. Il poursuit d’ailleurs sa carrière, entouré d’une aura d’admiration, en dépit des difficultés que son étude ne manque pas de susciter. Une seule de ses propositions suffirait à provoquer la discussion : « Peut-être le mythe de la femme s’éteindra-t-il un jour : plus les femmes s’affirment comme des êtres humains, plus la merveilleuse qualité de l’autre meurt en elle. » Ainsi il n’y aurait plus, à proprement parler, d’essence de la femme, mais une ouverture inconditionnelle à la liberté, qui permettrait une émancipation définitive.
Logique de déconstruction
Une opposition s’est très vite déclarée contre ce refus de la différence, et elle a abouti à une exaltation telle de la féminité que celle-ci s’est refermée sur elle-même, au point de provoquer l’incommunicabilité entre les sexes. Mais l’évolution s’est poursuivie dans un sens de plus en plus radical. Le néoféminisme, qui s’inscrit d’ailleurs dans le mouvement wokiste de déconstruction généralisée, prône dorénavant la chasse au masculin, l’homme étant défini comme un prédateur dans la continuité d’une histoire où il aurait toujours été l’exploiteur des femmes.
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