par Antoine de Lacoste
Cette expression est devenue au fil du temps le symbole de l’engagement occidental. Son origine comporte plusieurs versions, mais peu importe, elle est si révélatrice du cynisme des soutiens de l’Ukraine.
L’offensive ukrainienne de l’été 2023 sur le front sud, qui devait être le début de la reconquête des territoires perdus face à une armée russe qui semblait sur le recul, a échoué. Les blindés occidentaux et les soldats ukrainiens se sont cassé les dents sur la ligne Surovikine, du nom du général russe qui avait mis en place un système de défense techniquement remarquable.
Empêtrés dans les champs de mines d’une incroyable densité, gênés par les dents de dragon, hachés par l’artillerie, l’armée ukrainienne connut une saignée dont elle ne se remet pas. La charge victorieuse vers la Crimée, annoncée par nos grotesques généraux de plateaux, s’est transformée en déroute. Le sort de la guerre fut scellé à ce moment : l’Ukraine ne pouvait pas gagner.
Mais pour autant, la Russie le pouvait-elle ? Ou le front allait-il se figer dans une guerre d’usure sans fin ?
La réponse vient progressivement. Il y eut notamment la prise d’Avdiïvka, bastion réputé le mieux défendu du front, et il y aura bientôt Chasov Yar, autre point clef sur le front du Donbass. Comme à Bakhmout en 2023, face aux hommes de Wagner, l’état-major s’obstine dans une stratégie incompréhensible : tenir jusqu’au bout. Il sacrifie ainsi ses meilleurs hommes. La communication prend le pas sur le réalisme.
La récente et inattendue offensive russe sur le front nord vient démontrer que l’armée ukrainienne est au bord de l’effondrement. Les Russes sont entrés avec une facilité déconcertante, de nombreux Ukrainiens se sont rendus bien volontiers et il a fallu attendre plus de 24 heures pour qu’une résistance se mette en place, après avoir prélevé des troupes sur le Donbass. Au passage, on a appris que l’argent donné à des entreprises privées pour construire des lignes de défense s’est évaporé. Beaucoup d’entreprises n’existaient que sur le papier. La corruption est toujours active en Ukraine et le contribuable européen appréciera. L’armée russe a pu contempler des tonnes de matériaux disposés en tas et laissés tels quels !
Le constat est implacable : l’Ukraine n’a quasiment plus de réserves tandis les Russes se renforcent sans cesse et peuvent maintenant aligner plus de 500 000 hommes. Les derniers arrivés sont tous volontaires, une nouvelle mobilisation de réservistes s’est donc avérée inutile. De plus, ils ont reçu une formation de plusieurs mois, ce qui n’est pas le cas des Ukrainiens, recrutés de force (avec de nombreuses bagarres dans les rues) et envoyés à la va-vite vers le « hachoir à viande ».
Tout cela est pathétique. La seule chose qui empêche la fin de ce carnage est l’obstination criminelle de l’Occident. Le secrétaire d’État américain Anthony Blinken est allé en Chine demander à Xi Jinping de peser sur la Russie et d’appliquer les sanctions, en vain. Il est ensuite allé à Kiev assurer Zelensky de son soutien indéfectible pour finir sur la scène d’un bar jouant de la guitare électrique en chantant du Neil Young. Pendant ce temps, les Ukrainiens meurent en masse.
Josep Borrell, haut-représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères (sic), l’a récemment avoué : pour mettre un terme à cette guerre, il suffit que nous cessions de soutenir l’Ukraine, mais nous ne le ferons pas. Ce cynisme assumé est confondant. Alors l’Europe va continuer à envoyer des armes sophistiquées, ou de rebut selon les cas, et beaucoup d’argent. Le contribuable en est vaguement informé et pas du tout consulté comme d’habitude.
Et c’est donc au nom de nos « valeurs démocratiques » que nous allons entretenir artificiellement cette guerre, jusqu’au dernier Ukrainien.