L’Outre-mer cherche un État fort
Par Philippe Germain
Le président de la République était venu en Nouvelle-Calédonie en 2023, pour y faire un numéro d’estrade dont il a le secret. Contentement de soi et bêtise tranquille pour prêcher aux différentes communautés la nécessité de se « réinventer » autour de… l’universalisme républicain. Traduire : la République est une, indivisible et son droit du sol doit s’imposer. Aux identitaires kanak encore sous le choc de la lame anti-indépendantiste du dernier référendum, Emmanuel Macron annonça une seconde lame : la révision de la Constitution mettant fin au droit du sang des accords de Nouméa. Cette provocation allumait la mèche lente de futures violences chez les identitaires kanak gagnés au sentiment xénophobe avec la perte du contrôle de leurs territoires tribaux.
Le 29 avril 2024, le ministre de l’Intérieur demande aux parlementaires d’adopter sans modification le projet de loi constitutionnelle dégelant du droit du sol en Nouvelle-Calédonie. Menaçant « ce n’est pas seulement une volonté politique, c’est une obligation morale pour ceux qui croient en la démocratie ». Le texte préalablement approuvé par le Sénatest étudié le 7 mai par la commission des lois pour être présenté aux parlementaires le 14 mai. S’en suit, le 13 mai, une nuit de pillages à Nouméa et de tirs sur la police par des jeunes électrisés par une drogue encore mal identifiée et instrumentalisés via TikTok par une puissance étrangère. Le lendemain, sans réflexion, les parlementaires adoptent le projet de loi sur le droit du sol, dans les mêmes termes que le Sénat.
En Nouvelle-Calédonie les émeutes s’aggravent. Face à l’impuissance stupéfiante de l’État républicain, les Caldoches organisent leur auto-défense tandis que l’Armée sécurise l’aéroport. Tétanisé, Macron décrète l’état d’urgence à partir du 16 mai, puis le réseau chinois TikTok est interdit dans l’archipel. Il y a déjà six morts le 23 mai, lorsque le président de la République revient à Nouméa, affichant une gravité feinte pour masquer l’impuissance républicaine. Il débarque à l’aéroport dans le silence de plomb du deuil, de la peur, des pénuries, des routes barrées, après dix jours d’émeutes xénophobes provoquées par la mise en œuvre parlementaire du droit du sol. Les ministres de l’Intérieur et des Armées sont réduits à la figuration car le président-comédien considère être le seul à pouvoir sauver la situation. D’abord, gagner du temps en reportant la réforme pour obtenir un « accord global » dans les prochains mois. Ensuite, avouer comprendre que les inégalités sociales nourrissent un racisme désinhibé et assumé« anti-blanc ». Enfin, justifier auprès de Caldoches effrayés le non-emploi des forces armées. Profil bas, Macron quitte Nouméa au bout de 17 heures. Sa priorité est l’opinion métropolitaine pour les élections européennes, Bruxelles avant Nouméa. L’état d’urgence est levé cinq jours plus tard et l’interdiction de TikTok six jours.
Ce dont les citoyens de Nouvelle-Calédonie ont urgemment besoin, comme ceux de Mayotte et ceux de Guyane, c’est d’un État fort. Ils rejoignent le Maurras de Dictateur et roi : « Ce qui importe à la vie politique d’une nation, c’est l’autorité, condition de l’esprit de suite, de la décision et de la responsabilité ». Un État qui sache être répressif et vengeur afin de pouvoir être réparateur dans la suite. Un État qui évitera les rancunes et de former un parti de vaincus et de parias en frappant les meneurs, tous les meneurs mais eux-seuls, avec une froide et méthodique énergie sans autre sentiment que l’intérêt de la nation. Un État fort aurait montré à nos ennemis de l’extérieur sa puissance en missionnant l’un de nos trois Bâtiments de projection et de commandement. Après 25 jours de mer, il aurait mouillé sur place, pourquoi pas accompagné d’un sous-marin océanique de classe Suffren, montrant aux Chinois notre détermination et aux Australiens qu’ils ont eu tort de rompre leur contrat naval avec la France. Voilà ce qu’aurait fait un monarque capétien alors qu’aujourd’hui l’Azerbaïdjan peut reprendre son ingérence au service de l’Empire chinois.
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