1871-1894, le royalisme réduit à lui-même
Depuis 1871 le royalisme, triomphant aux élections à l’Assemblée nationale, est en reflux constant. La République est en place et bénéficie du caractère conservateur du suffrage universel, satisfait de l’ordre et de la paix.
La mort d’Henri V, le comte de Chambord, en 1883, permet au comte de Paris de rassembler la quasi-totalité des forces royalistes et de tenter la reconquête légale du pouvoir. Aux élections législatives de 1885, les royalistes, camouflés en « conservateurs », c’est-à-dire en cléricaux, mettent en péril la République qui se venge, l’année suivante, en expulsant les Princes.
L’exil du chef de la Maison de France pèse lourdement sur l’évolution du mouvement royaliste. En 1889, l’aventure boulangiste compromet à nouveau les royalistes, confondus avec les révisionnistes et les nationalistes de toutes sortes.
Enfin le ralliement, en 1892, réduit l’encadrement royaliste et décante les forces traditionalistes. Le partage se fait entre les régions « conservatrices », telle la Normandie, et les régions de fidélité royaliste, telle l’Anjou ou la Vendée. Le royalisme prouve son originalité et son indépendance par rapport à l’église catholique mais, réduit à ses propres forces, il ne peut plus mener le même jeu politique.
La mort du comte de Paris, en 1894, semble coïncider avec un affaissement général des forces royalistes. La monarchie n’est-elle plus qu’« une grande vieille chose morte » ?
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