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Une autre action française…

Par Gérard Leclerc

Ce dimanche le site officiel Actionfrançaise.net reprend en plusieurs publications pour la période estivale du mois d’août l’entretien de Gérard Leclerc réalisé par l’abbé de Tanoüarn sur Radio Courtoisie. Aujourd’hui : « Une autre action française ».

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ABBÉ DE TANOÜARN – Je suis très heureux de m’entretenir avec vous, Gérard Leclerc. Vous êtes une bibliothèque vivante, vous portez l’histoire du mouvement royaliste en France depuis l’après-guerre, ou à peu près, et vous avez publié aux éditions de Flore Une autre Action française, titre qui renvoie à l’un de vos précédents livres, Un autre Maurras, dont il est comme une suite. Cette Action française, vous nous la montrez vibrante, rayonnante, avec des gens de toute nature, des talents très divers, bref, une véritable école de pensée. À cet égard, j’ai eu l’occasion, récemment, de constater à quel point elle était ignorée de nos journalistes, même des meilleurs… Qu’en pensez-vous ?

GÉRARD LECLERC – J’avoue en être un peu confondu, parce que, qu’on le veuille ou pas, et même si l’on se déclare adversaire de l’Action française, nul ne peut nier le rôle considérable que cette école de pensée a joué depuis sa fondation, avant 1900, jusqu’à la mort de Maurras en 1952, et même bien au-delà : en effet, comme je l’explique dans mon livre, l’espace qui, en 2024, nous sépare de la mort de Maurras est plus important que celui durant lequel Maurras a dirigé l’Action française. Il n’y a pas seulement l’Action française de Maurras, il y a aussi celle de ses héritiers, dont plusieurs furent exceptionnellement brillants.

De l’Action française d’aujourd’hui, je ne connais que le mouvement qui en revendique le nom et publie le mensuel Le Bien commun… Avec, en marge, une revue à laquelle je collabore, La Nouvelle Revue universelle, qui se réclame de l’héritage de Maurras et de Jacques Bainville, puisque Bainville en fut le directeur dès sa fondation en 1920

L’ouvrage que vous venez de publier est un livre d’histoire de l’Action française très ouvert. Vous ne cédez ni aux querelles de clocher, ni à l’emballement hagiographique. Il est disponible aux Éditions de Flore pour le prix de 10 euros. Mais pourquoi ce titre, Une autre Action française ?

C’est mon préfacier, Frédéric Rouvillois, qui a trouvé ce titre, établissant une relation entre mon premier livre, Un autre Maurras et ce nouveau livre paru… cinquante ans plus tard ! Il s’en explique dans sa préface : selon lui, je donne à l’Action française elle-même et à sa postérité une dimension intellectuelle et philosophique dont on parle peu en général. Parce qu’on réduit l’Action française à une posture politique : empirisme organisateur, nationalisme intégral, politique d’abord, etc. Mais il se trouve que l’Action française a une dimension de philosophie politique : au-delà de l’ordre prudentiel de la politique, il y a une véritable philosophie maurrassienne, et les disciples les plus importants et les plus brillants de Maurras – je pense à Pierre Debray et à Pierre Boutang – ont eux-mêmes été des philosophes…

La suite de l’entretien, la semaine prochaine : « Pierre Debray, maître méconnu ».

(Illustration : « Galaxie » par IMR)