Le Royaume Uni continue à être secoué par des émeutes anti-immigration qui ont éclaté dans de nombreuses villes. Une situation qui a fait resurgir un antagonisme communautariste longtemps mis sous le tapis par les gouvernements successifs de Sa Très Gracieuse Majesté, pourtant confirmé par plusieurs études et sondages. Comme tous les exécutifs, le nouveau gouvernement travailliste jour la carte de la fermeté face à la violence, mais ne semble pas avoir de réponse à long terme aux causes sous-jacentes des émeutes.
Le Royaume Uni s’est réveillé dimanche matin 4 août 2024 sous le choc. Les images de rues couvertes de débris et de détritus fumants, conséquence d’un week-end de manifestations d’extrême droite qui a dégénéré en violence dans sept villes du pays, ont tourné en boucle à la télévision nationale comme elles ont fait la principale manchette de tous les tabloïds locaux.
Tout a suivi une attaque au couteau perpétrée à Southport (au nord de Liverpool), qui a coûté la vie à trois jeunes filles (âgées de 6 à 9 ans), lors d’une soirée dansante. La nationalité du meurtrier, un jeune rwandais de 17 ans, né sur le sol britannique, répondant au nom d’Axel Rudakubana, a mis le feu aux poudres. Très vite, des mouvements d’extrême-droite ont faussement accusé l’adolescent d’être un immigrant de confession musulmane. Le 29 juillet, un compte nommé Europe Invasion, qui est présent sur le réseau social X (anciennement Twitter) et publie régulièrement des images manipulées par intelligence artificielle, a publié un message prétendant – à tort – que le suspect était un immigré musulman. Le post a généré plus de six millions de vues. Dans la foulée, un compte TikTok, visiblement créé pour l’occasion, a appelé à manifester près du lieu de l’attaque, et a cumulé près 60 000 vues en quelques heures. De quoi rendre la situation explosive et dégénérer en affrontements raciaux.
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