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Un nouveau secrétaire général à l’AF

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Après avoir participé au cortège en l’honneur de Jeanne d’Arc pour la première fois en 1989, après avoir été membre de l’Action française lycéenne, responsable des étudiants, puis d’une section et, enfin, d’une fédération, Olivier Giot succède à Olivier Perceval au secrétariat général de l’Action française. C’est sa déclaration de politique générale, essentielle pour nous, que nous vous proposons de découvririci et que vous pouvez retrouver en intégralité, au fil de l’entretien qu’il a accordé à Hélène Chaprais, en page 16 du dernier numéro de notre journal Le Bien Commun n°65 de septembre 2024.

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Par Olivier Giot

J’ai eu la chance et la joie d’exercer diverses fonctions au sein de l’Action française depuis une trentaine d’années, toujours motivé par mon amour brûlant pour la France, et je suis persuadé que seul le principe monarchique, par son indépendance et sa durée, peut réunir et régner sur l’abondance de beauté, de caractères, de récits historiques, de coutumes et d’héritages qu’aucune autre nation n’a reçue. Seul un Capétien peut raccorder la France avec son Histoire et surtout son destin.

Mais la solution monarchique ne doit pas se limiter à des postures, des chants ou des slogans (aussi beaux soient-ils), et en tant que maurrassiens, nous devons sans cesse réactualiser notre pensée, nos critiques et nos missions, sous peine de ne pas relever les défis de notre époque et surtout de ne pas pouvoir répondre aux attentes des Français. Oui, les urgences restent l’unité française, son identité et son indépendance, l’immigration, mais n’oublions pas non plus l’écologie intégrale et, bien évidemment, la justice sociale.

De fait quatre priorités seront les miennes pour continuer notre professionnalisation :

• La création d’un pôle professionnel, afin que nos militants travailleurs, qu’ils soient salariés ou chefs d’entreprise, indépendants, fonctionnaires, paysans ou artisans, tous puissent répondre présents aux défis et crises qu’ils sont susceptibles de rencontrer dans leur secteur professionnel ou géographique. Nous devons, ensemble, repenser l’organisation du travail et celle de nos cités, réfléchir sur les associations de métiers, le syndicalisme ou le corporatisme, nous demander comment mieux protéger notre patrimoine, notre éducation et nos PME en ayant par exemple sur ce point une vision large qui irait de l’apprentissage à des secteurs stratégiques comme l’intelligence économique afin de défendre l’excellence à la française.

• Une nouvelle dynamique pour le pôle jeune, pour que cette jeunesse puisse retrouver l’amour du réel à travers un véritable travail de fond. Il faut que nos jeunes militants réinvestissent la production intellectuelle en dénichant de jeunes talents pour que, demain, ces derniers puissent de nouveau actualiser nos outils et journaux militants, mais aussi sur un temps plus long reconquérir le champ littéraire, les médias et les cœurs.

• La mise en place d’un pôle électoral qui permettra de reconnecter nos militants et cadres avec la politique, pour créer du lien avec certains élus. Et s’agissant de notre période politique, n’ayant pas précisément une vision à court terme propre à la démocratie, je tente de garder les pieds sur terre. Tout désespoir en politique étant une sottise absolue, je remarque qu’une France s’est mise en attente, en veille, des compatriotes hélas trop souvent déclassés, mais un pays réel qui travaille, qui éduque, qui transmet. Ces fameux Gaulois réfractaires qui refusent de mourir ou d’être atomisés. C’est avec cette France périphérique que nous devons renouer.

• La présentation aux Français de notre héritier. Trop souvent, nous avons botté en touche, par facilité. Il suffisait de répondre que le principe était tout, laissant alors nos interlocuteurs orphelins d’une solution tangible et aimable. Si notre mission est de défendre l’héritage en attendant l’héritier, si nous savons à l’Action française parler de l’héritage, alors nous devons aussi présenter aux Français le Prince. Car dans une période de déracinement forcé, nous avons tous besoin d’incarnation, d’un chef à suivre et à aimer. Alors quoi de plus naturel que de se tourner vers l’héritier des rois qui en mille ans ont fait la France, un prince français, Jean IV, Comte de Paris.

Mon prédécesseur, Olivier Perceval, a fait un travail remarquable durant son second mandat, comme tous nos secrétaires généraux qui ont su conduire notre maison,maintenant riche de ses 125 ans, aujourd’hui toujours aussi ardente et séduisante. Maintenant, je veux expliquer à tous que rejoindre l’Action française n’est pas anodin ; cela m’a personnellement construit dans ma vie d’homme en forgeant en moi des mots-clés : fidélité, respect, camaraderie, combat, panache et fierté. Nous devons marteler notre différence, mettre en avant nos atouts, nos propositions, notre doctrine, toute notre doctrine et rien que notre doctrine. Nous ne sommes pas seulement nationalistes, nous sommes nationalistes donc royalistes.

Je souhaite que nos militants retrouvent fièrement un militantisme royaliste authentique et aimable, cocktail d’intelligence, de discipline, d’action, de maturité, d’exemplarité et de canulars dans la grande tradition des Camelots. Qu’ils retrouvent le chemin de la fidélité, de la continuité dans la durée et du sens de la mesure ! Je souhaite que, par leur exemple et leurs actions, ils inspirent cette nécessité de la grandeur, celle qui a fait la France. Je souhaite, enfin, que nous redevenions le premier mouvement nationaliste, le seul qui propose une véritable solution politique. Ma maxime deviendra celle de nos militants et des nombreux nouveaux militants qui nous rejoindrons : Camelots oblige !