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Les complotistes… qui sont-ils ?

Par Rodolf Hertig

S’agit-il de parler en leur faveur ? Pas nécessairement… Néanmoins, il semble nécessaire de reconnaître l’importance et la pertinence de leur existence. Nous laisserons peut-être, et certainement, le lecteur dans la même perplexité qu’au départ…

Raisonnons par l’absurde, c’est-à-dire supposons que les complotistes n’existent pas. Alors, la chose est simple : s’ils n’existaient pas, nos auteurs, nos artistes, perdraient leur imagination, nos politiques, nos médias deviendraient l’incarnation de la vérité. En somme, nous perdrions le doute, nous perdrions l’imagination, pire, la vie serait bien moins excitante car parfaitement évidente… D’aucuns diraient que le trait est grossi, le raisonnement peu précis… c’est vrai. Toutefois, il l’est à dessein. Le but de la démarche est bien de vous diriger sur le chemin de la réflexion proposée !

Nous rappellerons que les États-Unis ont effectivement menti lors du déclenchement de la guerre d’Irak, nous rappellerons que nous-mêmes, Français, avons défait Kadhafi à l’étatsunienne. C’est notre Saddam à nous. En fait, sans « complotistes », donc sans ceux qui doutent des récits officiels – ce qui, honnêtement, paraît tout à fait naturel – et en génèrent d’autres plus vraisemblables, il paraît difficile d’imaginer que la Vérité puisse surgir.

Alors je vous arrête immédiatement, il ne s’agit évidemment pas d’accepter de croire toutes les « théories du complot ». Il s’agit de connaître, voire reconnaître, leur importance et leur pertinence.

D’une part, il y a un enrichissement intellectuel à le faire, un développement de la pensée critique : une ouverture sur le doute et donc sur la vérité. D’autre part, ces théories forçant parfois – aujourd’hui, souvent – le surgissement de la vérité, elles permettent donc de maintenir une pression sur les narratifs officiels : qu’ils soient au moins cohérents et convaincants.

Bref, les complotistes apparaissent nécessaires, non forcément pour leurs mots mais bien pour leur démarche. Ce sont des gens libres laissant vagabonder leur esprit parfois même jusqu’au ridicule, voire la pathologie ; pour autant, ils cherchent, pour la plupart, la vérité. La quête n’est-elle pas belle ?

Il n’y aurait en définitive qu’un seul reproche que nous puissions leur faire : ils y croient absolument…