L’État souverain est capétien
Par Philippe Germain
Il reste toujours quelque chose de la participation à une semaine de formation d’Action française, un Camp Maxime Real del Sarte. Parfois cela ressurgit au moment où l’on ne s’y attend pas. Tenez, dans le dernier numéro spécial de la revue national-conservatrice L’incorrect, Philippe de Villiers sort une belle formule : « La souveraineté se définit comme le pouvoir de l’État de lutter à l’intérieur contre les féodalités et, à l’extérieur, contre les hégémonies ». Nous sommes là dans la pure doctrine politique, celle du souverainisme.
Philippe de Villiers fut le porteur du « souverainisme » français dont le nom avait été introduit en France par Paul-Marie Coûteaux, s’inspirant de son utilisation au Québec vers 2001. En fait, le souverainisme français est un concept flou dont se revendiquent les anti-maastrichiens, les anti-germaniques et les anti-européistes. Voilà qui est bien, très bien, mais encore trop peu. Franchement, est-il possible de concevoir une doctrine de la souveraineté nationale sans l’inscription dans l’histoire millénaire de la nation française et sans faire référence à la pensée maurrassienne ? Il faut avoir les idées claires sur ce que sont la patrie, la nation et la souveraineté.
La patrie, c’est le sol sur lequel s’est contractée l’habitude de vivre ensemble, ce sont des paysages, des forets, des champs, des murs, des autels. On peut parler des petites patries comme la Lorraine de Barrès ou la Provence de Maurras dont l’agrégation forme la patrie française. De cette patrie, l’Action française défend systématiquement, par sa propagande, l’intégrité du territoire métropolitain et outre-mer. Pour lutter contre les visées hégémoniques qui viennent de l’extérieur (comme l’Empire chinois dans le Pacifique ou l’Empire européen dit UE sur le continent), l’État doit disposer de pouvoirs adaptés ; il doit être souverain. L’État républicain, lui, ne peut être souverain ! Et ce simplement car démocratique, il dépend de la volonté générale, donc de la féodalité financière.
La nation c’est une réalité historique, une identité, un ensemble de familles habituées à constituer une unité. La nation est le plus vaste des cercles communautaires. La nation passe avant tous les groupes à l’intérieur. C’est pourquoi il appartient à l’État de lutter contre les féodalités comme, par exemple, la féodalité financière, la féodalité médiatique, la féodalité universitaire, la féodalité technocratique… Donc l’État doit être souverain.
Alors, oui, Philippe de Villiers a raison : il faut un État souverain pour lutter à l’intérieur contre les féodalités et à l’extérieur contre les hégémonies. Bref il faut un souverain ; un souverain de chair et d’os. Il faut le capétien… mais cela Villiers le sait !
Reprenez toutes les rubriques du Combat royaliste :
Tout le monde déteste la république
Moins d’Europe, plus de France
Jugeons l’Europe véritable, pas l’imaginaire
L’idéologie progressiste des eurotechnocrates
L’Europe c’est le déclin de la France
L’Europe c’est le double Grand remplacement
L’Europe refuse les frontières protectrices
La Grave transformation civilisationnelle
La tenaille de l’Europe impériale
Europe ou France, il faut choisir
L’illogique construction de l’Europe
Les quatre piliers de l’Europe
L’Europe notre ennemi extérieur
Gardons nous au Nord et au Sud
Nouvelle-Calédonie, retour du politique
Action française et droit du sang
Europe ou Outre-Mer, quelle géostratégie ?
Le racisme anti-blanc des kanak
Action française et droit du sol
L’Outre-mer cherche un État fort
Libertés en Bas pour l’Outre-Mer
La doctrine néo royaliste est hiérarchique
Régionalisme et nationalisme par le fédéralisme
Philosophie, science et doctrine
Enjeux, terrains et acteurs de l’avenir français
Le droit du sang revient par la fenêtre
Nouvelle-Calédonie et empirisme organisateur
Les principes du Combat royaliste