L’agriculture française sera-t-elle sacrifiée au libre-échange par la Commission européenne ? Après vingt ans de négociations, la possibilité d’un accord de l’Union européenne avec les quatre pays d’Amérique du Sud qui constituent le Mercosur (1), se précise, au grand dam des agriculteurs de notre pays qui s’en alarment et contre l’avis de la France qui s’y oppose toujours, pour des raisons à la fois sociales et environnementales. Mais la présidente de le Commission européenne, Mme Ursula von der Leyen, et la plupart des États européens souhaitent accélérer le processus d’accord, pour l’annoncer officiellement lors du prochain sommet du G20 qui se tiendra les 18 et 19 novembre au… Brésil ! Dans certains journaux libéraux, la position française est fustigée et les inquiétudes balayées d’un revers de la main, avec un dédain fort peu aimable pour ces « sceptiques » qui remettent en cause les « bienfaits » du libre-échange qui, pourtant, mérite au moins une remise en cause avant une remise en ordre des relations commerciales internationales et de leurs aspects, aussi bien sociaux qu’environnementaux. Mais, aussi surprenant que cela puisse être, il est possible d’y trouver quelques articles moins laudateurs de ce fameux traité Mercosur, comme dans L’Opinion (2), sous un titre évocateur : « L’agriculture européenne face à un rouleau compresseur ». Il faudrait le citer en entier, tant il décrypte les pièges de l’accord et en prévient des conséquences probables, mais je n’en retiendrai ici que quelques éléments, significatifs et révélateurs (3).
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