Boualem Sansal est l’un des écrivains les plus importants de la littérature contemporaine algérienne. Depuis son premier roman, Le serment des barbares (1999), dans lequel il dénonçait les militaires « criminels qui fabriquent l’histoire », jusqu’à des œuvres aussi marquantes que 2084 : La fin du monde, description d’une société aux mains d’une dictature militaire absolue, Sansal s’est imposé comme un intellectuel courageux, osant critiquer un régime devenu une oligarchie jalouse de son pouvoir autocratique, militaire et politique. Il n’a de cesse de dénoncer la corruption endémique, la censure des voix dissidentes et l’oppression des libertés individuelles.
Son arrestation récente suscite une profonde indignation. Le pouvoir a voulu montrer sa volonté de verrouiller l’espace public et marginaliser les intellectuels qui, comme lui, refusent de se soumettre à l’omerta. En choisissant de réduire au silence des voix comme la sienne, les autorités algériennes ne font que renforcer l’image d’un pouvoir fragilisé, incapable de tolérer la diversité des opinions.
Le silence serait, dans ces conditions, complice d’une dérive autoritaire menaçant non seulement les intellectuels, mais l’avenir même d’un pays qui mérite mieux que la censure et la peur. Or, force est de constater que la presse subventionnée ne se déchaîne pas pour mobilise l’opinion, comme elle sait le faire quand il s’agit de soutenir des causes plus démagogiques. Le silence de la gauche en dit long sur ses indignations à géométrie variable. Il faut ajouter que Boualem Sansal avait estimé que face au terrorisme islamiste, il fallait « frapper vite et fort, c’est cela que morts et vivants réclament », ce qui n’est pas politiquement très correct !
Il n’est pas extravagant non plus d’analyser l’arrestation d’un éminent écrivain de nationalité algérienne, mais aussi française, comme une provocation ou une menace du président Abdelmadjid Tebboune à l’égard de Macron – qu’il manipule depuis longtemps comme une vulgaire marionnette – toujours soucieux de satisfaire les autorités d’Alger auxquelles il ne cesse de donner des gages. Lors de sa première campagne en 2017, n’avait-il pas affirmé que les 130 ans de présence française pouvaient s’apparenter à un crime contre l’humanité ? Il se dit aujourd’hui « très préoccupé par la disparition » de Boualem Sansal, ce qui, pour le moins, n’est pas très martial. Le 14 juin 1830, les troupes françaises avaient débarqué en Algérie pour moins que ça !
L’Action française tient à se joindre à toutes les voix qui s’élèvent pour demander la libération immédiate de Boualem Sansal.