Le retour de la stabilité et de la démocratie en Libye passera-t-elle par le retour de la monarchie ? C’est la proposition officielle faite au Secrétaire général des Nations Unies par un groupe composé par 75 membres du Conseil suprême d’État. Une idée soutenue par différents pays dont le développement est scruté par l’Europe.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans une profonde crise politique et sécuritaire qui a entraîné le pays dans une guerre civile destructrice. Deux gouvernements se disputent aujourd’hui la légitimité du pouvoir : le Gouvernement d’union nationale (GUN), basé à Tripoli, et le Gouvernement de l’Est, installé à Benghazi. Les élections présidentielles et législatives, initialement prévues en décembre 2021, n’ont cessé d’être repoussées. Des reports qui sont le résultat de désaccords persistants sur les lois électorales, les conditions de participation des candidats, et l’absence d’un consensus entre les factions rivales. La Libye, divisée et affaiblie, reste aujourd’hui l’otage de ces tensions internes qui retardent toute possibilité de stabilisation politique.
La Libye, terrain de jeu des influences étrangères
Cet ajournement incessant des élections en Libye a exacerbé les tensions militaro-ethniques entre l’est et l’ouest du pays. Ces divisions internes se compliquent davantage avec l’ingérence croissante de puissances étrangères, attirées par les vastes ressources en pétrole et en gaz de la Libye. Si initialement la France et les États-Unis, sous couvert de l’OTAN, ont joué un rôle crucial dans le soutien militaire au soulèvement contre Kadhafi, leur influence a été rapidement éclipsée par d’autres nations, notamment la Turquie et le Qatar.