Par Olivier Perceval
La justice algérienne fantoche a placé Boualem Sansal sous mandat de dépôt, certes elle n’avait pas attendu la décision du procureur pour l’incarcérer. On devrait plutôt parler de mandat de « despote ». Selon El Moudjahid, média officiel du gouvernement, Boualem Sansal sera poursuivi pour plusieurs chefs d’inculpation, et notamment pour « atteinte à l’intégrité et à l’unité nationales et aux institutions de l’État ». L’écrivain risque à ce titre la peine de réclusion à perpétuité, rien que ça !
Les pauvres arguments déployés par le régime autoritaire, corrompu et indigent, seraient-ils acceptés par les Français si une telle violence judiciaire devait s’abattre sur n’importe quel intellectuel opposant au régime de la République ? Ou n’importe quel simple opposant politique comme Jean-Luc Mélenchon ou Benjamin Stora par exemple ? Cela ne semble pas scandaliser notre gauche. Ça gêne certes un peu aux entournures pour la posture humaniste à géométrie variable qu’elle essaie de maintenir tant bien que mal dans un arc républicain étriqué.
Qu’en est-il de la liberté d’expression dans cette dictature oligarchique ?
L’administration FLN ne connaît pas ce concept qui n’entre même pas dans son vocabulaire. Si nous avons de bonnes raisons de critiquer les dysfonctionnements de la République française jusqu’à vouloir son ajournement définitif pour sauver ce qui reste de notre France, il ne fait aucun doute, quand on considère le régime mafieux et totalitaire algérien, que l’on puisse trouver pire que chez nous de l’autre côté de la Méditerranée.
Devons-nous en être rassurés ou bien, au contraire, être accablés de constater le résultat pitoyable d’un mélange de bêtise, d’hypocrisie, de veulerie, d’ambition personnelle et de cruauté de ceux qui réduisent tout un peuple au silence et à coup de knout. Je connais pour ma part beaucoup de Franco-algériens qui n’en pensent pas moins, mais qui gardent le silence, parce qu’ils ont de la famille là-bas.
L’État français n’est pas pour autant obligé de considérer l’Algérie comme un pays ami, tant celle-ci affiche quotidiennement de son côté sa haine de la France. On pourrait remonter aux origines du mal, cette fameuse guerre d’Algérie, à partir d’une révolte soutenue non seulement par les pays communistes mais aussi par les nobles âmes de nos soi-disant alliés, comme les États-Unis ou la Grande-Bretagne, trop contents de voir s’effondrer l’empire français. Quelle jubilation pour les pays de l’apartheid de donner des leçons d’antiracisme à une nation qui accueillait depuis un siècle sur son sol les victimes réfugiées de la vindicte « racialiste » d’outre-Manche et d’outre-Atlantique.
C’est ainsi, que les intellectuels occidentaux ont fermé pudiquement les yeux sur les crimes du FLN, contre les Européens égorgés, femmes et enfants compris, mais aussi contre les Arabes et les Berbères ayant subi le même sort, parce que considérés comme traîtres.
Au lieu de recueillir la compassion et la solidarité de ceux qui se posent en civilisés, ce fut au contraire l’opprobre que les idéologies de la haine réservèrent au million de pieds-noirs arrachés à leur terre et pleurant leurs morts.
Cela ne rappelle-t-il pas le pogrom du 7 octobre en Israël, qui fut d’une barbarie sanglante inimaginable et salué en France par une forte minorité ayant pignon sur rue comme un fait de résistance du Hamas ? Certains même, des gens plus proches de nous, au prétexte sans doute qu’il ne fallait pas importer la guerre israélo-palestinienne s’indignèrent de notre communiqué sans ambiguïté en rétorquant par le slogan pour le moins simpliste : « ni kippa ni keffieh ». Ce qui en dit long sur leur culture diplomatique et leur méconnaissance de l’enseignement des deux Pierre, Debray et Boutang. Mais tout le monde ne connaît pas la doctrine d’Action française…
Eh bien on peut dire que Hamas et FLN ont les mêmes racines et la même ligne sanguinaire. C’est pourquoi, aujourd’hui, il convient, sans retenue ni complexe, de mener le combat pour la libération immédiate et sans conditions de l’écrivain libre et de nationalité française retenu dans les geôles d’une dictature brutale et sanguinaire.
Ce sera l’honneur de notre pays de voir les patriotes français se dresser contre cette iniquité et l’honneur de l’Action française de prendre part activement à ce mouvement.