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Combat royaliste 53

Proportionnelle fausse bonne idée

Par Philippe Germain

Chaque jour qui passe voit « le modèle de la démocratie libérale à l’occidentale » – suivant l’expression de Pierre-André Taguieff – reculer un peu plus devant les BRICS+ illibérales et nationalistes. En France européanisée, la République dans sa version gaullienne ne cesse de se disqualifier aux yeux du pays réel rejetant l’oligarchie politique (dite pays légal). D’ailleurs, la Ve République a produit quatre Premiers ministres en 2024. Véritable record d’instabilité.

Le dernier arrivé sur l’estrade républicaine est démocrate-chrétien ; européiste, car on ne change pas une équipe qui perd. Il se veut le promoteur de l’élection législative au système proportionnel. Après l’échec de la démocratie représentative majoritaire des gaullistes et celui de la démocratie référendaire des Gilets Jaunes, que penser de l’option proportionnaliste ?

Les bourgeois-bohèmes de la classe médiatique – support fidèle du pays légal – y voient une possibilité d’extraire le Parti socialiste des griffes du parti de La France insoumise. Les libéraux-libertaires de la classe financière en espèrent fracturer le bloc électoral de Nouvelle union populaire écologiste socialiste. La République c’est toujours le règne diviseur des partis.

Maurras marquait ses préférences pour le scrutin d’arrondissement, qui fait du député le commis-voyageur de sa circonscription auprès des ministères. Au moins, il serait utile. Un notable bien implanté peut s’y faire élire sans l’aide des partis car il peut réunir la somme nécessaire à une petite campagne électorale.

Avec la proportionnelle, au contraire, une personnalité indépendante garde peu de chances. Les états-majors des partis désignent les candidats et, surtout, la campagne est nationale. Celle-ci exige des mises de fonds que seuls les grands partis peuvent réunir avec les financiers. La proportionnelle resserrera un peu plus les liens déjà étroits entre la politique et la finance (l’Argent disait Charles Péguy).

Empiriquement, Pierre Debray expliquait que la classe financière (ou Établissement oudynasties républicaines) a toujours répugné aux majorités massives qu’il est difficile de manipuler. Elle préfère les coalitions, où un gouvernement ne dure que grâce à l’appoint de petits partis charnières (vous avez dit LR… moi j’ai dit MODEM… comme c’est bizarre), centre-droit et centre-gauche, qu’il est plus aisé de contrôler. L’influence de la haute finance et de ses commis (ai-je dis Emmanuel Macron ?… comme c’est bizarre) se révèle d’autant plus redoutable qu’ils se situent dans une perspective mondialiste.

D’où, après cette courte investigation, la règle de physique sociale :

• Subordonner l’appareil bancaire au capitalisme industriel, seul créateur de richesses constitue un impératif économique.

• Interdire à l’appareil bancaire toute influence sur la conduite des affaires de l’État est un impératif politique.

Souveraineté, moi j’ai dit souveraineté ? Comme c’est bizarre !

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