Le 20 décembre dernier, l’assemblée régionale des Pays de la Loire bouclait l’adoption de son budget, par 64 voix sur 93. Mais depuis plus d’un mois, une partie des mesures annoncées faisait déjà couler beaucoup de larmes chez les bonnes âmes de la gauche culturelle, et autant d’encre chez leurs amis journalistes. Le 25 décembre, sur le compte X de C dans l’air (France 5), on oubliait Noël pour s’indigner : « Dans les Pays de la Loire, la présidente du conseil régional, Christelle Morançais, a décidé de couper 82 millions d’euros de subventions, notamment à la culture. Bien plus que les 40 millions demandés par le gouvernement Barnier. Une décision qui a suscité la colère des associations. »
La grosse colère de Torreton
Le 15 décembre déjà, dans les colonnes du quotidien Le Monde, Philippe Torreton, porte-parole autoproclamé de l’ultra-gauche socio-cul’, sortait les mouchoirs par grappes. Dans un élan grandiose, il rappelait cette mission sacrée des gens de l’art : « Depuis l’aube humaine, nous avons toujours eu à cœur de protéger les artistes afin qu’ils nous peignent, écrivent, chantent, dansent, jouent et rejouent le monde tel qu’il est, tel qu’il pourrait être ou encore tel qu’il a été. » Touche finale de la tragédie torretonienne : « Je ne savais pas qu’en 2024, une telle opinion, un tel mépris envers le monde culturel et associatif pouvait, non seulement se concevoir, mais également s’assumer avec cet aplomb que doit certainement autoriser l’ignorance débridée. » Il n’était que temps d’en appeler aux grands ancêtres, ce dont se chargea avec panache son altesse le directeur de Libération, Dov Alfon : « Le ministre de la Culture Jack Lang […] a imposé l’artiste roi dans la société […] Pour un responsable politique, critiquer l’artiste subventionné, c’était se dévaloriser, se démonétiser. Passer pour ringard ou un censeur […] Aujourd’hui, Lang n’est plus le patron et les verrous sautent. Fini les complexes. Des maires et autres élus n’hésitent plus à dire ce qu’ils pensent de telle ou telle manifestation, voire à imposer leur goût. » Effrayant constat, en effet, qui incite Le Monde à qualifier Christelle Morançais de « « cost-killeuse » présidente des Pays de la Loire ».
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