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Sur le terrorisme intellectuel

On commence à en parler sur de nombreux médias. De quoi ? Du dernier ouvrage de Jean Sévillia Les habits neuf du terrorisme intellectuel, préfacé par Matthieu Bock-coté. Vous pouvez écouter/visualiser Sévillia sur l’excellente émission Ligne Droite de Radio Courtoisie dirigée par Richard de Sèze.

Ce qui est certain, c’est que vous pouvez commander cet ouvrage à la Librairie de Flore Les habits neufs du terrorisme intellectuel, Jean Sévillia, aux éditions Perrin, paru en janvier 2025, 416 pages, 23 €.

En attendant, voici le commentaire que vient d’en faire Gérard Leclerc sur France Catholique.

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par Gérard Leclerc

La semaine dernière, je m’interrogeais sur le cas de Pierre Manent, en proie à une violente offensive de la part d’une certaine gauche culturelle, en raison de ses remarques des plus pertinentes sur la confrontation civilisationnelle qu’impose la présence massive d’une immigration musulmane. Le but des adversaires de notre philosophe est de lui interdire de s’exprimer.

Évoquer, à ce propos, un véritable terrorisme intellectuel n’est pas excessif, d’autant que ce type de désignation d’un coupable se réfère à tout un climat intellectuel qui ne date pas d’aujourd’hui. Il trouve ses origines dès les lendemains de la Libération, lorsque l’intelligentsia communiait dans le culte de l’Union soviétique, à l’heure où Joseph Staline régnait encore au Kremlin. En suivant le fil de toute une histoire, Jean Sévillia fait plus qu’une œuvre utile. Il nous permet de comprendre les ressorts profonds d’un phénomène de nature totalitaire. Avant même qu’un système politique ne s’empare d’un pays, il peut être précédé d’un mode d’embrigadement qui vise à l’empire sur les esprits à force d’intimidation, de menaces et d’interdits.

Nouveaux défis

Voilà vingt-cinq ans que Jean Sévillia publiait un premier essai sous le titre Le terrorisme intellectuel qui connut un grand succès de librairie. Mais, depuis le début du XXIe siècle, le monde a évolué avec de nouvelles problématiques, de nouveaux défis, dont il importait de prendre toute la mesure. Jean Sévillia a donc complété son ouvrage, en reprenant minutieusement le récit de ce que nous avons vécu ou plutôt subi. Cela me permet de constater, professionnellement, à quel point il tient ses dossiers à jour. Les systèmes se succèdent, manifestant l’obsolescence des idéologies. On n’est jamais à l’abri de mauvaises surprises. Pouvait-on imaginer qu’au lendemain de la chute du mur de Berlin, nous serions la proie d’autres offensives mettant en danger nos équilibres fondamentaux, avec notamment des réformes dites sociétales aux plus graves conséquences d’ordre anthropologique ?

Le poison des sixties

Il est certes loin le temps où le communisme de type léniniste était défini comme un horizon indépassable, selon l’expression de Sartre. Mais d’autres horizons se sont substitués à l’idéologie marxisante, tel le wokisme qui impose une condamnation absolue de notre passé occidental, avec une dureté impitoyable à l’égard de quiconque entend s’opposer à l’offensive déconstructrice.

Il faut bien constater, en même temps, que ce n’est pas le courage qui domine pour s’opposer à ce qu’on considère toujours comme allant dans une direction irréversible. N’est-ce pas une responsable patentée de la droite républicaine qui avoue : « Mes convictions évoluent avec celles de la société ».

Le poison qui s’est infiltré dans les veines de la société depuis les sixties n’a pas fini de poursuivre ses fins mortifères. Jean Sévillia peut se référer là-dessus à l’expertise de Jean-Pierre Legoff, le sociologue le plus averti sur le sujet : « Le gauchisme culturel n’a pas de modèle clé en main d’une société future, il joue la carte de l’individu. Il s’agit de transformer les mentalités individuelles, ici et maintenant, par la pression, la communication, l’éducation orientée, comme il se doit ».

Une réaction de fond

Est-ce à dire que face à une entreprise aussi générale de déstabilisation, il n’y aurait qu’à faire le gros dos, en attendant des jours meilleurs ? Sûrement pas, d’autant qu’une réaction de fond s’est engagée depuis ces dernières années, et notamment à la suite de La Manif pour tous. Et comme l’écrit, dans sa préface, Mathieu Bock-Côté : la meilleure manière de combattre le terrorisme, c’est d’en dévoiler la nature.