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Assimilation et force

par Rodolf Hertig

Albert Einstein disait : « Je vois ces jeunes étudiants juifs faire tous les efforts pour s’assimiler et être acceptés. Et plus ils cherchent à s’assimiler plus ils sont rejetés et plus ils sont rejetés plus ils font encore des efforts pour s’assimiler… ». La leçon que nous pouvons tirer de cette citation qui semble traduire la perception empirique d’un scientifique de renom est la suivante : l’assimilation n’est permise que si le peuple assimilateur accepte le peuple qui veut s’assimiler. Il y a donc une dynamique de volonté d’adhésion ainsi que d’acceptation d’adhésion.

Relevons des exemples français de tentatives d’assimilations systémiques : d’abord les Israélites – création napoléonienne du dix-neuvième siècle – ayant pour objectif de faire des juifs de France des Français républicains assimilés à part entière. Puis, plus tard, cette volonté politique de fédérer « l’Oumma » en bâtissant un Islam de France qui la rendrait compatible avec les « valeurs » de la République française. Qu’en est-il aujourd’hui ? Il semble que la sombre histoire de la première partie du vingtième siècle ait fait se briser cette notion d’Israélites d’une part, et que le vingt-et-unième siècle ait failli dans sa tentative de création chimérique d’un Islam de France d’autre part. Alors où en sommes-nous rendus ?

Avec désormais plusieurs centaines d’années de recul sur cette notion d’assimilation, des conclusions peuvent et doivent être tirées. Soyons clairs, sauf à se contenter d’une assimilation à durée de vie limitée, il ne semble pas efficace d’imposer l’assimilation. En fait, en y réfléchissant quelques instants, il apparaît assez naturel que requérir l’assimilation pleine et entière de la part de quiconque revient de facto à exiger de lui l’abandon de son héritage culturel, le délaissement de toute trace civilisationnelle préexistante, la répression de ses atavismes et l’adhésion entière au nouveau peuple, à ses mœurs et, évidemment, à sa religion. L’assimilation est donc un processus individuel qui ne peut être contraint et n’a pas sa place dans la politique d’un pays. C’est d’ailleurs pour cela qu’aujourd’hui on lui préfère l’intégration, le multiculturalisme, etc. Poursuivons notre réflexion.

Empiriquement, il est aisé de constater que des peuples se sont bien assimilés à d’autres. Alors comment, quel processus, quelles conditions sont donc nécessaires pour la provoquer ? L’histoire, encore, permet de répondre à ces questions. La condition sine qua non de l’assimilation est l’envie de puissance de l’assimilé. Un fait naturel commun à chacun. Ainsi, seul un peuple fort peut susciter une assimilation naturelle et donc pérenne, à condition, évidemment, qu’il l’accepte. Alors que penser de l’assimilation aujourd’hui en France ou plus largement au sein de cet Occident décadent ? À la lumière de notre réflexion, il est vain de la réclamer. En effet, tant que nos sociétés poursuivent leur flagellation volontaire, la seule assimilation qui est possible est locale, personnelle et presque sacrificatoire vu le regard peu reluisant qui est porté sur notre propre civilisation… peut-être guidée par la seule connaissance historique de notre splendeur d’antan et une volonté de la retrouver.

Avec ce constat qui paraît désormais évident, un nouveau regard peut être porté sur nos sociétés et leurs évolutions. Observons par exemple que le sept octobre, ce sont des juifs athées, laïcs, s’identifiant au peuple gazaouï, les juifs pour la création d’un État palestinien, bref, les juif israéliens de gauche pour faire vite, qui se sont fait massacrer lors d’un grand festival pour la « Paix entre les peuples »… donc le juif multiculturel, le citoyen du monde comme on dit. Ceux qui rejettent ou critiquent leur propre peuple et qui souhaitent l’agglomération de tous les autres sans considération des complexités et distinctions, voire incompatibilités, qui existent. De même, en France, les Français dits « de souche » qui s’assimilent aux mœurs et pratiques des peuples importés par millions, adoptant un parler parsemé de « wesh », de « wallah », et qui ne font plus aucun effort dans le maniement de la langue française, s’habillant à leur image et singeant leurs attitudes sont, eux-aussi, souvent, les premières victimes de ces peuples exogènes. Il en va de même pour les « islamo-gauchistes » qui petit à petit se font réduire au silence : en témoignent les discours de plus en plus racialistes et radicaux de La France Insoumise. Mais ils acceptent ce traitement, voire le minimise, le considérant comme une preuve de force ce qui excite donc encore davantage leur volonté d’assimilation.

Finalement, nos sociétés nous inculquant la haine de notre héritage, de notre histoire, bref de ce qui fait ou faisait, peut-être, notre grandeur et notre Force, naturellement, nous partons massivement la chercher ailleurs. C’est le processus d’assimilation naturelle expliqué ici que nous vivons : nous nous assimilons à des peuples forts. Mais il y a un problème : ces peuples nous rejettent ou a minima nous assujettissent. Et, à l’image des jeunes juifs autrichiens d’avant-guerre observés par Albert Einstein, plus ils nous rejettent, plus nous voulons nous y assimiler. Finalement, voilà le fait qui transpire de cette réflexion : l’assimilation est l’apanage du peuple qui prévaut : c’est l’apanage de la Force.