Donald Trump a gagné les élections américaines. Sa victoire “inattendue” consacre le divorce entre financiers et classes laborieuses, entre médias officiels et information partagée entre citoyens, entre politiquement correct et exaspération légitime, entre l’élite moisie et le peuple.
Sa victoire est surtout la défaite du clan Clinton, vendu à la finance et aux monarchies pétrolières, déconsidéré par un trop long exercice de la pire politique politicienne et désavoué par les communautés qu’il n’a cessé d’opposer tout en prétendant les rassembler.
La campagne présidentielle a été un chef d’œuvre de démocratie contemporaine : information biaisée, déclarations stupides, égouts à ciel ouvert, rien de ce qui constitue aujourd’hui le débat politique n’a été omis – y compris le suivisme aveugle des médias français, à la traine des progressistes américains.
A l’arrivée, il faut retenir que le désaveu occidental des élites se confirme et que les mondialistes sont en train de perdre le pouvoir, la France s’illustrant une fois de plus par la bêtise et la légèreté des réactions de tous ses représentants.
Au-delà de la satisfaction d’un camouflet infligé à la bienpensance, a-t-on quelques raisons de se réjouir, en France, de cette élection ? Rien n’est moins sûr. Certes, Donald Trump paraît moins belliciste qu’Hillary Clinton. Nous pourrions ne plus être entrainés dans des guerres insensées et dans des alliances aberrantes – pourvu que nos gouvernants décident de servir les intérêts de notre pays. Mais le projet du nouveau président des États Unis est de « Rendre à l’Amérique sa grandeur » : la volonté de puissance du Léviathan ne s’est pas amoindrie, elle se fonde sur la volonté avouée de faire payer ses partenaires et sur la conviction inébranlée que les États-Unis ont raison.
Tant que le nouveau Président n’aura pas, effectivement, renoncé à l’impérialisme américain, guerrier ou législatif, juridique ou humanitaire, marchand ou industriel, les États-Unis resteront une menace : peut-on parier que son prétendu isolationnisme l’empêchera d’aller chercher à l’extérieur la croissance qu’il ne trouvera pas chez lui ? Clinton n’entendait renoncer à rien, quitte à ce que la France disparaisse ; Trump entend nettoyer d’abord les écuries d’Augias de sa démocratie. Tout ce que Trump offre à la France, c’est un répit : ce n’est rien et c’est beaucoup. Nous devons exiger de la France qu’elle retrouve sa pleine souveraineté, sa liberté d’action et surtout sa liberté de penser, débarrassée des dogmes de l’atlantisme et du mondialisme, qui ont consacré notre perte d’influence et notre déclin. Ou nous aurons une fois de plus laissé les autres puissances décider de notre sort.