Le danger djihadiste qui hante en ce moment tous les pays d’Europe, et que vient de ranimer l’odieux attentat de Manchester, a-t-il une portée civilisationnelle ? Cela prête à controverse dans le monde intellectuel. Alain Finkielkraut et Régis Debray se sont opposés sur le sujet. L’opinion du second, que nous citions déjà hier à propos de l’orchestration médiatique des attentats, est formelle : « Une menace sécuritaire ne constitue pas une offre civilisationnelle crédible, et l’islamisme n’en a aucune à proposer. Il peut causer des désordres, non constituer un ordre de rechange ; mettre à mal ici et là la civilité, non mettre en pièce une civilisation. » La démonstration qui suit est éloquente. L’islamisme extrémiste est fort de son fanatisme et de ses coups d’éclat, mais il est dans l’incapacité d’organiser un ordre, un empire. Ses succès sont momentanés, et il ne dispose d’aucun des moyens scientifiques, industriels, culturels, capables de substituer son mode de vie au nôtre.
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