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Législatives : Une Assemblée nationale de moins en moins représentative

Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, nous faisions le constat, avec d’autres, d’une fracture nouvelle et profonde au sein de la nation française. Cette fracture n’est ni démocratique, ni idéologique. Elle fait renaître, sous une forme nouvelle, un conflit qui a structuré en profondeur les sociétés occidentales à partir du XIXe siècle: la lutte des classes. Il s’agit donc d’une fracture sociale, où le vote est déterminé avant tout par les conditions d’existence des électeurs. Cette analyse se retrouve non seulement confirmée mais également confortée par les résultats du premier tour des élections législatives.

Lors de ce premier tour, les ouvriers se sont abstenus à 66%. Une majorité d’entre eux avait voté en faveur de Marine Le Pen lors de l’élection présidentielle. Quant aux employés, 61% d’entre eux se sont abstenus. Si l’on compare le taux d’abstention avec le niveau de revenu, on constate une corrélation: plus le niveau de revenu est faible, plus le niveau d’abstention est élevé: 59% d’abstention pour les électeurs gagnant moins de 1250 euros mensuels, 42% pour ceux qui gagnent plus de 3000 euros mensuels. On ne constate pas, en revanche, de différences entre le taux d’abstention dans les grandes villes et le taux d’abstention dans les territoires ruraux, preuve du caractère social plutôt que géographique du phénomène. Dans le même temps, 57% des électeurs de Marine Le Pen à la présidentielle, dont beaucoup viennent des classes populaires, se sont abstenus, contre 38% des électeurs d’Emmanuel Macron.

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