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FIGAROVOX.- Mossoul, la «capitale» de l’État islamique, a été reprise à l’EI par les forces irakiennes soutenues par la coalition internationale. En Syrie, Raqqa est en passe d’être reprise par les Kurdes. Est-ce la fin de l’État islamique?
Frédéric PICHON.- L’année 2017 sera celle de la fin de l’État Islamique. Né en Irak, il mourra en Irak… et renaîtra en Irak. Mais tandis que les efforts militaires se concentrent sur son cœur mésopotamien, la recomposition de la région qui est en cours annonce des années de soubresauts violents.
Une chose est sûre: la question syrienne, le nationalisme kurde, le bourbier irakien et l’influence de l’Iran sont là pour des décennies. On se souvient que Mossoul fut prise en moins de quatre jours durant le mois de juin 2014 par une organisation qui disposait de nombreux soutiens au sein même de la ville. L’armée irakienne, peu aguerrie et surtout prisonnière des choix politiques désastreux du gouvernement al Maliki, apparaît comme une armée d’occupation face à des sunnites, qui depuis 2003, furent non seulement les grands perdants des décisions américaines mais aussi les victimes du sectarisme des nouveaux dirigeants irakiens, désireux de se venger de près de soixante-dix ans d’humiliations et de massacres à l’encontre de la majorité chiite.
Même les forces sunnites-baptisées Sahwa- au nombre de 90000 combattants, qui avaient été associées dès 2006 par les Américains à la lutte contre les djihadistes, furent neutralisées par le gouvernement central chiite qui n’a jamais eu confiance en leur loyauté. Il faut bien comprendre que les tribus sunnites ont gravité durant toutes ces années par opportunisme entre Al Qaida, l’État Islamique et le gouvernement central au gré de leurs intérêts à court terme, en particulier financiers.
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