Distribution de rations de nourritures aux civils à Sanaa, la capitale du Yémen. Khaled Abdullah/REUTERS
«Le Yemen risque la pire famine depuis des décennies, il faut agir». C’est l’avertissement lancé mercredi par Mark Lowcock, le chef des opérations humanitaires de l’ONU, à l’Arabie saoudite. Depuis quatre jours, le pays est totalement isolé. Car en représailles d’un tir de missile balistique attribué aux rebelles chiites Houthis qui a visé Riyad, le royaume de Salmane ben Abdelaziz Al Saoud a décrété lundi la fermeture des ports, aéroports et accès routiers vers le Yémen. Un blocus total qui empêche l’approvisionnement en nourriture et autres produits de premières nécessités.
Face à cette nouvelle escalade dans la guerre qui oppose depuis mars 2015 les forces gouvernementales yéménites appuyées par la coalition arabe emmenée par l’Arabie saoudite aux rebelles houthistes, les quinze membres du Conseil de sécurité se sont réunis hier pour des consultations à huis clos. La Suède a alerté les autres pays contre les «immenses conséquences» pour le peuple yéménite si le blocus imposé par Ryad perdurait.
«Le niveau de souffrances est immense. La dévastation est presque totale. 21 millions de personnes ont un besoin d’aide humanitaire urgente», a déclaré le représentant suédois adjoint à l’ONU, Carl Skau. «C’est la pire situation humanitaire dans le monde, sept millions de gens au bord de la famine, un enfant meurt toutes les dix minutes de maladie, il y a presque un million de malades du choléra», a-t-il expliqué.
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