Au « grand dessein » atlantiste proposé par Kennedy en 1962, le général de Gaulle avait opposé ce que les historiens ont qualifié de « grande idée »: constituer un axe franco-allemand aussi autonome que possible face aux États-Unis, en faire le moteur de la construction européenne, assurer ainsi à la France le rôle de leader politique de la Communauté, l’Allemagne paraissant disqualifiée à cause de ses responsabilités dans la guerre et de sa défaite finale en 1945. Ce projet s’articulait avec la volonté de redonner à la France le rang mondial qu’elle méritait aux yeux du général.
Que le président Macron soit tenté de l’imiter, rien d’étonnant: n’a-t-il pas fait figurer sur son portrait officiel les Mémoires de guerre ? Il faut lui rendre grâce : son style renoue avec la tradition présidentielle et rompt avec la trivialité de ses prédécesseurs, sauf quand il s’exprime au Burkina Faso…
“Constituer un axe franco-allemand aussi autonome que possible face aux États-Unis, en faire le moteur de la construction européenne, assurer ainsi à la France le rôle de leader politique de la Communauté…”
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