Maryam Pougetoux, présidente de l’UNEF à Paris IV, fait l’objet d’une polémique pour le voile qu’elle porte y compris dans ses apparitions médiatiques. STR/AFP
Le voile n’a d’autres raisons d’être que de stigmatiser, discriminer et hiérarchiser une partie de l’humanité. Considérées comme tentatrices, les femmes devraient bâcher leurs corps coupables, y compris leurs cheveux, le cou, les bras, etc., pour ne pas exciter la libido des hommes.
Avec la racialisation de l’islam, l’essentialisation de l’ensemble des musulmans, la cause des femmes est devenue secondaire: il ne faudrait pas critiquer le voile et son sexisme par crainte de «stigmatiser» LES musulmans. Les musulmanes qui refusent le voilement sont ainsi perçues comme moins pieuses, voire comme des traîtresses ou «islamophobes» lorsqu’elles militent pour le dénoncer. Par ce que j’ai nommé la rhétorique d’inversion, la dénonciation de ce racisme sexuel à travers son marquage vestimentaire est accusée de racisme par les intégristes musulmans, accusation reprise en chœur par leurs soutiens. Le dernier exemple en date est celui de l’UNEF.
Ce syndicat étudiant a fait le choix d’être représenté par une jeune femme couverte d’un symbole opposé à tout ce qu’il défend. Le fait de questionner et de critiquer ce choix est accusé de vouloir l’interdire, voire de racisme. Par ces anathèmes, l’UNEF est dans le rejet du débat démocratique sur ce sujet, de voir ce que signifie ce voile, ses valeurs, qui le prescrit (l’islam a bon dos) et pourquoi. Il est à l’unisson avec les intégristes musulmans qui ont su convaincre que le racisme et le sexisme du voile seraient une forme d’émancipation, un féminisme différent, un «féminisme islamique».
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